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 Fragment #5 - Vérité intérieure

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Shéliak

Shéliak



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MessageSujet: Fragment #5 - Vérité intérieure   Fragment #5 - Vérité intérieure Empty14.04.08 15:49

Lundi 30 juillet 2007
dans le train en direction de Valenciennes

Les cahots réguliers du train ne m’endorment pas malgré cette fatigue qui courbature mes jambes. Il est 17h45, et les rails prennent la direction de Valenciennes. Le soleil frappe les vitres de la voiture et dévore les visages épuisés qui m’entourent. La journée a été ensoleillée. Une belle journée comme il y en a rarement ces temps-ci. L’été est moche alors j’ai profité des ces heures agréables pour marcher jusqu’à la gare, pour le simple fait de laisser cette agréable chaleur s’emparer de ma peau et, non sans plaisir, j’ai passé tout le jour sur Lille, d’abord en compagnie de mon frère, puis dans une solitude désirée au cœur des rues de la ville et de ses magasins…
Je rentre désormais retrouver Blandine qui doit m’attendre en serrant son téléphone entre ses paumes. Son sourire est revenu, après tout ce temps… Le mien également. Lui est parti, pour quelques semaines encore. Il n’a pas obtenu la permission qu’il voulait. Chanceux que nous sommes !
J’aime bien prendre le train. Tous ces gens qui vivent leur propre existence, toutes ces personnes qui rêvassent, la tête appuyée contre la vitre à regarder le paysage s’étirer à grande vitesse, ils sont là, se croisent, s’ignorent, se sourient, se parlent sans vraiment s’écouter. Ils survivent en gardant jalousement d’innombrables secrets au fond d’eux et ils s’y accrochent avec ténacité. Leur vie est suspendue à cet espoir ténu du bien paraître, mais, au bout du compte, nous savons tous ce qu’il en est… nos vérités sont bien enfouies.
Je le sais mieux que quiconque.
Nous sommes une dizaine dans ce petit enclos improvisé. A côté de moi, une femme est au téléphone. Elle discute à haute voix de ses examens d’urines qui semblent n’avoir été d’aucune utilité. Elle parle, cherchant les regards de tous ces inconnus qui l’observent en silence. Elle aime cette attention, elle l’adore plus que tout. Elle lui est vitale, comme le sang qui coule dans ses veines. Je le sais. Je le ressens.
Un peu plus loin, un homme feuillette un manga, mais je n’arrive pas à en discerner le titre. Il est le seul à ne prêter aucune attention à la jeune femme qui téléphone. Il est plongé dans ce monde qu’il admire. Il aimerait en être le héros, avoir sa vie, ses amis, ses doutes, connaître les mêmes craintes et les surmonter avec autant de force, alors il serre le papier et en dévore chaque illustration, chaque mot, pour s’en imprégner à l’excès en nourrissant l’espoir que ses rêves à venir lui apportent un peu de ce plaisir.
Et puis il y a ce groupe d’amis. Tous commentent avec peu de discrétion la conversation téléphonique. Ils rient, complices. L’un d’eux, plus silencieux, regarde mon reflet dans le plafond. Nos regards se croisent, mais sans jamais admettre que nous nous observons. Il finit par détourner les yeux et par se perdre dans ses pensées. Il a l’air perdu, comme s’il ne se trouvait pas à sa place. Il se pose tant de questions sur sa vie, sur le but de son existence, sur son destin… Que deviendra-t-il dans quelques années ? Où sera-t-il ? Avec qui et pourquoi ? Des questions que nous connaissons tous…
Il faut que j’arrête pour aujourd’hui. J’aime regarder la vie des gens, mais ça me met toujours dans un état lamentable et si je continue, je vais broyer du noir ou une autre couleur tout aussi sombre et dégueulasse. Je ne peux pas me le permettre. Blandine doit rire et être heureuse. Il n’y a que ça qui compte pour le moment. Elle doit avoir foi en la vie, elle doit savoir qu’il y a toujours un mince filet de lumière, même dans le néant le plus complet. Je veux qu’elle s’accroche à l’espoir d’une vie meilleure, sans jamais y renoncer.
Et ça, même si j’aimerais tant oublier les douleurs du monde, oublier qu’elles me hurlent aux oreilles à chaque instant, à chaque regard, oublier qu’elles se faufilent jusque dans les sourires les plus sincères, jusqu’au cœur de ces gens qui semblent pourtant si heureux.
Oui, j’aimerais tant, mais j’y pense sans cesse et ça me vrille la tête.
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