Altaïr
| Sujet: Fragment #422 - Fête des pères 15.06.08 17:07 | |
| Dimanche 15 juin 2008 entre Paris et le Kremlin-Bicêtre Goran et moi nous sommes disputés ce matin. Il n'a pas compris ce qui m'est arrivé durant la nuit, et ne digère pas non plus que je ne veuille pas le voir pendant une semaine, sans donner de raison valable. Je n'ai pas pu me résoudre à mentir, ni à dire la vérité. C'est ma fille qui débarque, Goran. Un petit bébé de huit mois. L'accepterais-tu ? Mieux vaut que tu penses qu'il s'agit d'une pause dans notre couple plutôt que tu me fuies définitivement, par incapacité à assumer avec moi cette paternité intempestive.
Gare de Lyon. Je me revois en janvier, débarquant ici avec ma valise et mon chat, accueilli par Laura. J'ignorais alors que je deviendrais un servile employé de fast-food, et que je rencontrerais Goran (avec qui j'entretiens une de mes plus longues relations, quoique cela ne fasse qu'un peu plus de deux mois). Lorsque le train en provenance de Dijon arrive sur le quai, je sens mon coeur s'immobiliser, et un frisson remplir le bas de mon corps. Les voyageurs en descendent -je suis désormais liquide, à l'intérieur- et parmi eux Lola, Théo, portant leurs valises et la petite Kokhavah. Je les rejoins, jambes tremblantes, et à aucun moment je n'ose croiser le regard de Théo, car il me semble que je n'y survivrais pas. « Salut monsieur le Parisien ! - Salut les provinciaux ! - Alors, prêt pour cette folle semaine ?! » Je déglutis tout en souriant ; ce n'est pas le moment de faire mauvaise figure. « Et comment ! Vous avez fait bon voyage ? - Oui, oui, super, une heure et demi de train ça passe tellement vite, et puis la petite a été super sage donc ça va nickel ! » Je réalise alors que la petite me regarde, de ses yeux perçants dans lesquels on reconnaît déjà la lueur ardente des Mahogany. « Coucou toi, tu viens dans mes bras ? » J'ignore pourquoi j'ai prononcé cette phrase, mais il est trop tard. Les mots sont là, ils ont été entendu, et leur vibration résonne dans l'air autour de nous. Lola semble hésiter une fraction de seconde, puis sourit, et me tend l'enfant. « Allez ma puce, va voir Papa... » Papa. C'est en pensant à ce mot que je prends le bébé dans mes bras. Ce petit corps contre le mien, issu de ma chair, issu de mon sang. La vie est une chose extraordinaire. D'un rien, elle devient un monde. Un monde avec un passé, un présent, et un futur. Un monde qui est sorti du néant, et y retournera tôt ou tard. Un monde qui tient dans mes bras et dont le poids est infime. Un monde fragile. Aujourd'hui c'est la fête des pères. Est-ce que je la mérite ? Kokhavah s'est mise à pleurer. Je ne sais pas quoi faire. Je continue à sourire, bêtement, et je sais que Lola me regarde, et je sais que Théo me regarde, et leurs yeux qui me jugent brûlent mon âme incandescente. Je n'y arriverai pas, je ne suis pas fait pour ça. Je veux revoir Goran et remonter le temps, que tout soit oublié, ne jamais proposer à Lola de garder la petite. Mais la voilà qui se calme un peu. Je murmure quelques mots maladroits. « Eh ben, eh ben... Faut pas avoir peur Kokhavah... » Puis, me tournant vers Lola et Théo, pour détourner leur attention de mon incompétence : « Bon, je vous montre le chemin ? » Ils me suivent hors de la gare. Nous prenons le métro en direction du Kremlin-Bicêtre. Assis sur un strapontin, je porte Kokhavah qui pose une main sur ma joue. Je n'ose pas bouger. Nous arrivons dans ma rue, montons dans l'immeuble. Voilà mon appartement, inutile de rappeler que c'est celui de Nathan. Si je me souviens bien, le souvenir de la cassette de Dakar est resté en travers de la gorge de Lola. Je dois à tout prix la rassurer. Le soir arrive vite. Lola m'aide à préparer le dîner pendant que Théo lave la petite. Elle m'assomme de recommandations pour toute la semaine, et au lieu de l'écouter, je songe à ces cinq jours à venir qui me semblent une éternité. Je ne tiendrai pas deux jours. Tu n'as pas le choix, il faudra bien y arriver. Le temps s'écoule à une vitesse folle. Déjà, la nuit est arrivée. Je me retrouve sur le canapé, sur lequel j'ai passé tant de nuits lors de mon premier séjour à Paris, en 2006. Lola et Théo dorment dans mon lit. Dès demain, ils me laisseront seul avec Kokhavah. Il m'est tout simplement impossible de m'endormir. [cf. Lola #105]
Dernière édition par Altaïr le 16.06.08 12:54, édité 5 fois | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 15.06.08 18:24 | |
| Bon début :D Pour l'instant je trouve qu'il s'en sort bien :) Y a pu qu'à souhaiter que ça dure !! Je vais suivre tout ça avec grande attention ^^ | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères 15.06.08 19:14 | |
| Ouf il ne l'a pas encore fait tomber... | |
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Wezen
| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères 15.06.08 23:28 | |
| J'ariverais pas à dormir non plus ... | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères 16.06.08 12:22 | |
| Moi, j'ai quand même envie de dire "bien fait"! S'il était resté, il saurait tout ça... | |
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Mirak
| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères 16.06.08 12:50 | |
| - Altaïr a écrit:
- Goran et moi nous sommes disputé ce matin.
+s ! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères 16.06.08 12:54 | |
| Mirak, futur Modérateur ?
Merci de ta vigilance, en tout cas :) | |
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| Sujet: Re: Fragment #422 - Fête des pères | |
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