Altaïr
| Sujet: Fragment #319- Ici c'est pareil qu'ailleurs 14.04.08 1:51 | |
| Samedi 17 novembre 2007 à Londres L'eau de la douche ruisselle dans mes cheveux. Ici c'est pareil qu'ailleurs. L'hôtel, Londres. Ce sont les mêmes gestes, les mêmes rituels. Ca a quelque chose de rassurant. Laetitia me rejoint sous la pluie brûlante. Ses seins durcissent à mon contact et sa bouche se presse délicatement dans mon cou. Je sens le battement léger de ses cils qui caressent ma peau, et sa main qui glisse sur mon bas-ventre pour y jeter une chaleur mouvante. Je m'embrase. La pluie devient éruption volcanique, et des torrents de lave s'écoulent sur nos corps enlacés, épousent en torsades rougeoyantes la forme de nos épaules, pour mieux s'étendre sur nos dos telles des arabesques de feu. Je rentre en elle et c'est une explosion sensorielle. Je penche la tête en arrière, je ferme les yeux, vous savez, comme les acteurs dans les films, sous l'oeil lascif de la caméra. Je joue ma vie. La scène est torride et des plus délicieuses, un spectacle de sensualité. Laetitia gémit contre mon oreille et en mord le lobe innocent, jusqu'au sang. La douleur me fait accélérer la cadence. Vous me connaissez, dans ces moments là, je suis une brute sanguinaire. Tu as mal, salope ? Tant mieux, ça n'en est que meilleur. Tu es une vraie connasse, à ma merci, tu le sais ça, hein ? Ses doigts traitres se glissent sur ma nuque et empoignent mes cheveux bouclés. La douleur arrache des larmes à mes yeux, mais ici, dans l'humidité de la douche, tout est invisible. La buée voile mes prunelles acajou de pleurs silencieux. Et maintenant c'est elle qui commande, c'est sa volonté qui imprime le mouvement. Je déteste ça, non, je ne veux pas... Laetitia se contorsionne à sa guise, et me plaque contre le mur. Elle prend le plaisir pour elle, et ne m'en rend aucun. Je suis un jouet entre ses mains, rien de plus, rien de moins. Et elle jouit tout contre moi, à des kilomètres de moi. Nous glissons par terre, lovés l'un contre l'autre. L'eau de la douche continue à nous arroser. Un temps viendra où les guerres de l'eau frapperont notre planète. Mais en cet instant, je n'en ai rien à foutre. | |
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