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 Fragment #4 - Tout contre moi

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Shéliak

Shéliak



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MessageSujet: Fragment #4 - Tout contre moi   Fragment #4 - Tout contre moi Empty14.04.08 15:48

Jeudi 28 juin 2007
à Valenciennes

« Pourquoi tu ne me serres pas simplement dans tes bras, Quentin… ? »
J’adore la musique…
Le volume de l’autoradio est faible, mais le son parvient à gronder dans ma poitrine et m’oblige à fermer les yeux pour en profiter un maximum. Les mélodies de Damien Rice m’apaisent toujours autant… La voiture est garée sur le parking couvert d’Auchan, si calme à près de deux heures du matin. Mes pieds sont appuyés sur le tableau de bord et Blandine, au volant, est allongée dans son siège, les mains posées contre son ventre. Pas d’étoiles ce soir non plus. Juste la pluie qui cogne sur le métal et résonne dans l’immensité du parking pour accompagner les notes de piano qui s’échappent des portières entrouvertes.
« J’aimerais te l’entendre dire avant…
- Qu’est-ce que ça changerait puisque tu le sais déjà ? Et puis ça se voit, non ? Alors pourquoi tu fais chier, bordel ?! »
Sa respiration devient plus hachée, son regard me fuit pour se perdre dans le vide de l’obscurité extérieure et ses mains se resserrent sur elles-mêmes. Elle a envie de pleurer. Elle a mal… si mal… Je peux le ressentir, comme si j’étais dans son cœur, comme si je pouvais sonder son âme et ses pensées. Elle a mal, et sa douleur me froisse le cœur.
Une larme glisse le long de son visage à moitié dévoré par les ombres de la nuit.
« Viens là… »
A peine les mots échappés de ma bouche, elle se tourne vers moi, franchit le levier de vitesse, et s’allonge tout contre mon corps, les bras agrippés à mon torse. Je laisse ma main s’égarer dans ses cheveux, pour la rassurer et la soutenir. Mes doigts caressent sa peau si douce et essuient quelques larmes. Je dépose un baiser sur son front et elle pleure pour de bon. Ses sanglots sont violents alors que ses doigts s’accrochent à mon t-shit et me griffent à travers le tissu.
Oui ça se voit... Parfois, je suis un vrai con. Je n’avais pas besoin d’insister…
Son visage est jalonné de coups, de griffures et… même de morsures. Il l’a battue cette nuit-là, cette nuit où je n’ai pas été présent, cette nuit que j’ai oubliée… Il l’a frappée jusqu’au sang, jusqu’aux cris brisés de douleur, jusqu’à cette seconde atroce où notre cerveau se déconnecte de la réalité et nous fait tout oublier, même la souffrance. Oui, cette nuit-là, il l’a cognée sans raison sinon celle du plaisir et l’a probablement violée, même si jamais elle ne me l’avouera…
La haine est un sentiment abject que je déteste ressentir, mais cette haine en moi qui grandit chaque jour, cette haine qui s’abreuve des horreurs parsemant ma vie et se gorge de tous ces non-dits, cette haine-là devra s’exprimer un jour… Alors la haine parlera, oui, contre cet enfoiré qu’elle aime et qui ne cesse de la battre…
« Parle-moi, Quentin, parle-moi… Je t’en prie… »
Mon corps s’imprègne de sa chaleur agréable, petit à petit, à mesure que ses muscles parviennent à se détendre. Elle me regarde et pose une main sur ma joue. Je l’aime. Je l’aime, mais pas comme je souhaiterais aimer, mais pas comme j’ai déjà aimé. Elle est cette sœur que je n’ai jamais eue, elle a la saveur de ces moments qui se figent de bonheur dans la mémoire, de ces fous-rire dont on ne se rappelle plus la cause, juste l’effet. Elle est, pour moi, un second souffle de vie, une simple partie de mon être dont je ne pourrais jamais me séparer, mais je ne l’aime pas de cet amour passionné dépeint dans les chansons.
Je voudrais aimer à nouveau, même si ça me fout la trouille…
« S’il te plaît… »
Je suis un vrai connard. Je dois m’occuper d’elle. Arrête de penser à toi, Quentin.
« Hey, jolie toi. Ça va aller, t’en fais pas. Je suis là maintenant. Il rentre pas avant quelques semaines… On se verra tous les soirs. Promis. »
Je la serre plus fort, tout contre moi, paupières closes, et je regarde la nuit qui nous entoure.
« Si seulement tu avais pas rencontré, ce con…
- Alors, toi et moi, on se serait jamais connus.
- Je sais…
- Je t’aime, p’tit frère.
- Je t’aime aussi, grande sœur. »
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Fragment #4 - Tout contre moi
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