Aldébaran
| Sujet: Fragment # 71 - Jouissance Aveugle 16.04.08 20:55 | |
| Vendredi 24 novembre 2006 à Dijon L’ambiance est feutrée quand j’entrouvre la porte. En fait, je ne m’attendais pas à retrouver Jonathan si tôt à la maison –tiens je dis à la maison, comme si c’était chez moi. Peut-être que je commence justement à m’y sentir un peu chez moi, comme dans un cocon douillet et protecteur. Comme entre les bras de Jonathan. Mes affaires sont déjà un peu partout chez lui, alors si ça ça n’est pas de l’appropriation, qu’est-ce ? L’ambiance est feutrée, donc. Des bougies sur les tables, une musique douce. Quelque part dans le fond de la pièce, un gâteau, avec ses dix-huit bougies. La pièce est éclairée en contre-jour par les lumières vacillantes des flammes. « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux aaaaanniiiversaiiiiire, joyeux anni-ver-saire ! » Sa bouche contre la mienne. La moiteur de ses lèvres. Un bandeau sur mes yeux. Le noir complet et soudain je sens ses mains qui me caressent, qui m’allongent sur le lit. Mes deux poignets sont remontés et attachés aux montants, calmement. J’entends sa respiration accélérer un peu. Je sens le bout de ses doigts sur ma peau frissonnante. Il me déshabille lentement, je retrouve le Jon calme et posé qui dispose mes vêtements sur la chaise à côté du lit. J’entends leur froissement quand il les plie. Je suis en pleine forme. Il prend mon Désir dans sa bouche et commence à jouer avec mon plaisir. Me remontant au sommet en quelques coups de langue experts pour me calmer aussitôt, jouant avec mes émotions, tentant la douche écossaise des plaisirs. Il me pousse à la jouissance, écartelant mon corps entre douleur du désir et plaisir. Je frisonne sous ses mains qui parcourent ma peau. Ses deux doigts me pénètrent. Ouvrent lentement la voie des plaisirs interdits, jouent avec mon plaisir, caressant la prostate d’un doigt expert, se retirant. Je me souviens de la première fois où j’ai connu cette relâche de la tension au moment exact où les doigts passent le sphincter, ce pic de jouissance instantanée de l’écartement des chairs et de leur refermement. Je pense à ces super-héros qui cicatrisent instantanément. Ressentent-ils cette jouissance de la peau qui s’étire, se contracte, se retend vers sa position initiale ? Froid soudain entre mes fesses, et ses doigts qui me pénètrent. Détente des chairs. Montée du plaisir. Puis son organe qui remplace ses doigts à mon orée. J’ouvre la voie à son plaisir. Je le sens complètement en moi. Il me remplit de son amour, je ne peux plus respirer, je tente de bouger mais mes mains sont toujours attachées. Il est en moi, la pression interne est immense, et je ressens chaque entrée de son Désir en moi comme un viol. Mais le viol est consenti. Je t’aime, mon Jon. Je t’adore, aux pieds de mon Idole. Et à chaque fois qu’il atteint mon fond, le plaisir explose, de plus en plus grand, de plus en plus fort. Je me concentre sur le Jeu des Chairs, sur ce chatouillis qui se transforme en plaisir qui se transforme en explosion de jouissance. Je me concentre sur ton entrée en moi et sur les contractions de ton Désir. Je sens ta fontaine prête à partir. La mienne se déclenche en même temps, et sous mon bandeau des étoiles ; une danse de couleurs qui accompagne notre Jouissance commune. L’aveuglément a décuplé mes sens. Je t’offre ma dernière parcelle d’enfance. | |
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