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 Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme

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Altaïr
Procyon
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Procyon

Procyon



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MessageSujet: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 16:33

Lundi 28 avril 2008
à Plombières les Dijon

04h13. Le bip qui sonne, mes mains qui attrapent un boxer dans le placard, un tee-shirt. Tout est enfilé alors que mes yeux ne sont pas encore bien ouverts. J'enfile mes savates au passage et laisse la porte claquer derrière moi. Je cours. Il pleut. Il a fait beau tout le week-end et il faut qu'il pleuve. Je cours. Il n'y a qu'une centaine de mètres mais c'est long. Long par le stress qui rallonge tout. Long par mes savates qui ne sont pas faites pour courir, et mes pieds qui veulent en sortir. J'arrive à la caserne, je tape le code d'entrée et me précipite dans la salle radio jetant mon tee-shirt sur mon casier au passage. Je récupère l'ordre de départ et redescends aussi vite que je suis monté dans le garage où la lumière vient de s'allumer. Il y fait froid. Je suis presque nu. Je tends le fax à Gérald qui est déjà habillé. J'attrape mon pantalon, enfile un polo, prends ma parka et remonte les fermetures éclairs de mes rangers que je viens de mettre à mes pieds. Je monte dans le VSAB qui sort de la caserne sirène et gyrophare actionnés.
Il s'est écoulé moins de trois minutes depuis que j'ai été sorti de mon sommeil. Je peux enfin souffler. Le repos est de courte durée. Plombières n'est pas si grand et nous serons bientôt arrivés. J'enfile une paire de gants pendant qu'ouvrant la vitre qui les sépare, eux à l'avant, de nous à l'arrière, Gérald nous annonce que nous partons pour un adolescent qui a fait un malaise. Nous nous préparons, dans le temps qui nous reste, autant psychologiquement que matériellement. Le véhicule prend les virages serrés, pied au plancher le conducteur ne nous ménage pas, et à l'arrière nous prenons le matériel nécessaire en nous efforçant de ne pas tomber. Nous c'est Toni et moi. Toni est un ancien marin qui a quitté Toulon pour s'installer à Plombières il y a douze ans. Il n'a pas de femme, vit seul, est un peu bougon, mais connaît plein de chose. J'aime bien l'écouter parler de ses voyages. À l'avant il y a Greg et Gérald. Greg est ambulancier de métier, il travaille au SAMU, c'est pour ça que c'est souvent lui qui conduit, et qu'il va vite sans se faire peur. C'est un quadragénaire hyperactif. Il ne s'arrête jamais, mais du coup, et aussi à cause de son métier qui ne lui laisse pas les vacances qu'il veut, il n'est pas beaucoup formé. Bien sûr il a reçu les bases du secourisme et de la lutte contre l'incendie. Mais pas plus, alors il a souvent la place de conducteur, place qui lui plaît et lui convient. A côté de lui en chef d'agrès ce cher Gégé. Gérald. Lui c'est plutôt le genre sportif intelligent : le gendre idéal, parce qu'en plus il est beau gosse. Trentenaire depuis peu il est posé, discret, mature, et je le respecte beaucoup. C'est un peu comme un père. Quand je suis arrivé à la caserne il m'a un pris sous son aile sans aucune obligation. On s'entend bien sans pour autant être proche, j'ai en lui une confiance absolue, c'est super important et appréciable en intervention. Cette confiance c'est notre sécurité.
Le camion se stoppe net, je fléchis légèrement les jambes pour ne pas tomber. Je prends sur mon dos le sac de l'avant, et précédent Toni je descends du camion. À la suite de Gérald nous grimpons les marches d'un pavillon isolé. Le père -je suppose- nous attends sur le pas de la porte et presque sans un mot nous conduit dans la chambre du gamin. Nous lui emboîtons le pas montant les marches quatre à quatre, faisant attention à ne pas trébucher sur les tapis. Ils ont l'air d'avoir les moyens, le luxe se respire à plein nez. Mon coeur bat à tout rompre comme à l'habitude. Il a fallu se dépêcher, à ça s'ajoute le stress, c'est une sensation normale pour moi, bien que gênante. Aussi, m'efforce-je de faire attention et de me concentrer pour faire baisser la pression. Nous arrivons dans une chambre sombre. Le gosse est là, allonger sur son lit. Les yeux fermés.
Alex au bilan, Toni à la ventil! La voix sèche du chef d'agrès s'est fait entendre, il faut exécuter. Heureusement c'est celle de Gérald, elle est encourageante au fond.
Bonjour monsieur est-ce que vous m'entendez?
Serrez-moi la main, ouvrez les yeux!
C'est ma voix pour le gamin. Pas de réponse.
Victime inconsciente. Ma voix plus forte pour alarmer. J'attrape la nuque et une patte du gamin et tire un coup sec. Son bassin vient frapper le sol. On ne peut pas masser sur son lit, le matelas plus mou que son thorax s'enfoncerait et on masserait dans le vide.
Pas de pouls. On démarre une RCP. Face à moi le père est dépité, ses yeux posent des questions que sa bouche ne formule pas. Oui on va tout mettre en oeuvre pour le réanimer.
« CODIS21 de VSAB Plombieres, victime en arrêt, nous demandons assistance médicale ». Dit la voix de Gérald dans la radio.
Un, et deux, et trois, et... je masse..., et vingt-neuf, et trente.
Fououhh fououhh. Toni insuffle.
Un, et deux, et trois, et... compressions sternales..., et vingt-neuf, et trente.
Fououhh fououhh. Ce gamin est à peine plus jeune que moi, ça ne peut pas se terminer ainsi pour lui. Les yeux du père se font craintif, ceux de la mère bouleversés. Leur enfant est entre la vie et la mort, plus près des nimbes que du soleil. Je cherche de l'aide dans les yeux de Gérald.
Un, et deux, et trois, et quatre, et son bras vient de bouger. Aussitôt Toni se penche sur lui et vérifie la ventilation. Il ventile. Et moi j'ai senti un pouls. Soulagement. Il est hors de danger immédiat. Toni et moi nous félicitons d'un regard rapide mutuel et rassurant. Ses yeux sont un réconfort mais je ne m'y attarde pas, on encore du boulot.
Il ventile, il circule, mais il est toujours inconscient. Alors on le met en PLS, on le couvre, et je continue mon bilan. Je prends les constantes : pouls, ventilation, tension artérielle, saturation en di-oxygène. 87 biens frappées, 12 amples régulières, 10/5 c'est peu, 98 ok. Pendant ce temps Gégé lui interroge les parents pour plus de renseignements: "C'est la première fois que ça lui arrive? Il a déjà été hospitalisé? Il suit un traitement en ce moment? Il a une allergie particulière?" Leurs yeux disent déjà merci alors qu'on n'est encore sûr de rien, il y a du mieux, mais toujours pas de vie consciente.
Je soulève les paupières à la recherche d'une mydriase, mais je n'ai devant moi qu'un regard livide. Plus que ça, il est carrément blanc. Ses pupilles sont de l'autre côté les yeux ont tourné. Son regard ne dit rien.
Nous surveillons régulièrement, jusqu'à l'arrivée du SAMU, notre malade, que nous avons mis sous oxygène et qui n'a toujours pas repris connaissance. Un rapide pont amélioré à quatre et l'adolescent est sur le brancard. Il faudra une dizaine de minute pour le faire descendre dans les escaliers sur son brancard, toujours inconscient, en PLS, avec une bouteille d'oxygène qui l'aide à respirer.
Le voilà qui part dans l'ambulance. Je la regarde s'éloigner, puis détourne la tête. Je croise alors le regard de Gérald. C'est un regard paternel qui me fait du bien. Notre travail est terminé, nous rentrons. « C'est bien les gars » nous lance Gérald une fois que nous sommes tous les quatre dans le véhicule.
Je me recouche, je vais refaire un petit somme, mon heure de conduite est cet après-midi. Avant de m'endormir j'envoie un message à Lilian pour lui souhaiter bonne chance.
Amour, haine, indifférence ou compassion,... Il y a tant de choses dans les yeux d'un homme. Je revois les yeux fatigués de Greg, ceux rassurants de Toni dans le camion, ceux plaintif d'une mère, ceux vides d'une victime, ceux aimants d'un père, ceux soulagés d'un collègue, ceux paternels et protecteurs de Gérald, et ceux surpris de mon père que je viens de croiser dans la cuisine. Je ferme les miens, et m'endors.


Dernière édition par Procyon le 28.04.08 20:00, édité 2 fois
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Altaïr

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 17:57

"Long par le stress"
> long A CAUSE DU stress, plutôt, non ? je vois pas l'intérêt de remplacer des mots par d'autres quand ça donne des phrases incorrectes, mais pour ça, tu es le roi.

[idem pour la phrase suivante]

"ne sont pas faîtes pour courir"
> le faîte d'un arbre ? c'est la deuxième fois que je te signale cette erreur dans un frag

"je tape le code d'entRée et me précipite dans la salle radio jetant mon tee-shirt sur mon casier au passage"
> tu ne vois pas qu'il manque une virgule dans cette phrase ?

"pendant qu'ouvrant la vitre qui les séparent"
> lourd au niveau du style, et c'est UNE vitre qui sépare

"intelligent:"
> je te l'ai déjà dit, il faut un espace avant ce type de ponctuation


Bon, ça me saoule, je ne corrige pas le reste, je ne lis même pas la suite, c'est du foutage de gueule.
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Procyon

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 20:09

Je voulais répondre mais je me retiens pour éviter un énième scandale... Par contre tes remarques désobligeantes tu peux allègrement te les garder, je m'en porterai pas plus mal, loin de là.
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Alsciaukat

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MessageSujet: :)   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 20:58

Euh... ben j'ai pas trop fait gaffe aux fautes (sauf les espaces de ponctuation, eux je peux pas ne pas les voir ^^'), mais ben sinon c'était un chouette fragment, ça va vite, on sent la pression, et même si le gamin est pas sauvé, ben ça fait du bien quand ça arrive à terme...
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Mesarthim

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 21:48

Je n'ai pas eu le temps de rattraper mon retard de lecture sur ce personnage, et pourtant j'ai adoré le fragment, qui se suffit à lui-même, et est une très belle illustration pour un très beau titre. Je trouve ça assez chouette ce point de vue interne d'une profession.
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Alhena

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 22:38

Altaïr, je te trouve ta réaction disproportionnée et pas du tout constructive. J'ai bien compris, et je pense que tout le monde pareil, qu'il y avait quelques règles à respecter, de mise en page etc. Mais d'où tu te permets te critiquer comme ça la composition artistique? La ponctuation fait tout autant partie de la création. Et pour ce qui est de rajouter des virgules, laisse-moi te dire que ce n'est pas nécessaire. Les virgules sont là pour aérer le texte et permettre de respirer, mais il s'agit aussi d'un effet de style de ne pas en mettre. Et je trouve que l'endroit où, selon toi, la virgule manque ici, et bien, cela sert un effet: Alexandre ne prend LITTERALEMENT pas le temps de respirer. Cela se sent grâce au vocabulaire, à la structure du frag, et celle des phrases, et à la ponctuation.
Et qui es-tu pour qualifier un style de "lourd"? Prof de littérature à la fac? Critique international? Membre de l'Académie Française?
J'admire ton projet, mais si c'est pour se faire descendre à chaque fois que l'on crée, où est l'intérêt?
Je comprends aussi que tu veuilles donner ton avis, que chacun donne son avis, pour faire progresser les écrivains novices que nous sommes tous. Mais je pense que tu devrais faire carrément plus attention à comment tu t'adresses aux gens: t'as pas la science infuse, et tu as le même statut que nous, en ce qui concerne l'écriture...

Ceci dit, Pro, beau frag!
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Altaïr

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty28.04.08 22:43

Ok, je retire
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Procyon

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty29.04.08 13:37

Merci à vous grands défenseurs de la liberté! par contre je ne sais pas si c'est vraiment me soutenir que de dire que c'est un style d'être lourd! ^^
En tout cas, ça vous fait réagir, et ça c'st génial!
sans rancune Alti, en plus ça m'a fait énormément plaisir que tu t'excuse sans que je ne demande rien.
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Altaïr

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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty29.04.08 13:40

Je m'excuse d'avoir été direct et de ne pas avoir pris de pincettes, mais je persiste à dire (comme je te l'ai dit hier au téléphone) que le style pourrait être plus travaillé, que la ponctuation est lacunaire, et que les fautes sont insupportables. Et je n'ai pas besoin d'être prof de fac, chère Alhena, pour avoir un tel avis, qui, après tout, n'est qu'un avis
Toutefois, je m'efforcerai de ne plus poster sous l'effet de la colère.
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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty01.05.08 19:58

"J'enfile une paire de gants pendant qu'ouvrant la vitre qui les sépare, eux à l'avant, de nous à l'arrière, Gérald nous annonce" => j'ai du relire trois fois pour comprendre, c'est un peu long comme phrase, non ?

"Quand je suis arrivé à la caserne il m'a un pris sous son aile "

"et précédent Toni je descends du camion" => précédant !! c'est un gérondif (comment ça s'appelle en français ?), pas un adjectif !!

"Le père -je suppose- nous attends ".. Troisième personne du singulier... Pas de "s"....

"Le gosse est là, allonger sur son lit." =>allongé
"Toni à la ventil!" => et l'espace avant le !, il est passé où ?


"plus près des nimbes que du soleil." => ça, c'est troooooooop beau !! :cheers:

"on encore du boulot." => manque un verbe

""C'est la première fois que ça lui arrive? Il a déjà été hospitalisé? Il suit un traitement en ce moment? Il a une allergie particulière?"" => ESPACES !!!! Fais gaffe, je vais finir par m'énerver pour de vrai !!!

". Ses pupilles sont de l'autre côté les yeux ont tourné." => une petite virgule pour me faire plaisir ?


Pfiou.... J'aimerais pas être pompier...



Et je suis d'accord pour dire que la ponctuation fait partie du style, mais parfois, faut pas déconner, à quoi ça sert qu'en primaire on nous apprenne à les utiliser ???
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MessageSujet: Re: Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme   Fragment #83 – Dans les yeux d'un homme Empty

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