Procyon
| Sujet: Fragment #89 – Aux armes 08.05.08 22:12 | |
| Jeudi 8 mai 2008 à Plombières les Dijon 11h00. Gaaarde à vOUs ! Clac. Les vingt et un pompiers que nous sommes, les treize gendarmes et les musiciens se figent en même temps. Une rigueur militaire étonnante pour les pauvres citoyens basiques que nous sommes. La fanfare ouvre le ban, la lecture des morts commence. Il fait chaud. La commémoration du 8 mai 1948 et des atrocités de la seconde Guerre mondiale est un supplice. Non pas que des souvenirs remontent, puisque je n'y étais pas, mais cette chaleur. Il y a moins de cinq minutes que la cérémonie a commencé, et des perles de sueurs me dégoulinent déjà le long du dos. J'avais déjà chaud en enfilant ma chemise tout à l'heure, mais quand il a fallu rajouter plastron, veste Kermel, rangers, et casque F1, j'ai cru mourir. Le plastron, ça a d'ailleurs été encore une belle aventure pour le mettre correctement. Après sept essais non transformés, c'est finalement Pierre qui me l'a attaché. Pierre est rentré ce week-end. Il fait le pont. Il a pris cinq jours de ses nombreux congés de militaires pour rentrer à Plombières. Voir sa maman chérie, sa famille et ses amis. Comme mes frangins n'ont pas donné leur démission en partant pour Paris, ils sont encore officiellement sapeurs pompiers à Plombières. Évidemment, ils ont été retirés du tableau de garde, mais participent encore à certaines cérémonies, manœuvres ou interventions, quand ils sont là. C'est pour nous pompiers un avantage car eux sont extrêmement formés, et nous font profiter de leurs acquis. C'en est un aussi pour moi petit frère. Ça me permet de les voir sans qu'il y ait nos parents, on est proche dans ces moments là. Ça m'est arrivé une fois de sortir en intervention avec seulement eux deux. C'était génial, on aurait dit une petite entreprise familiale. Maman est là avec son appareil photo ; Papa, lui, ne s'est pas déplacé. « Morts pour la France ! », la lecture des morts est terminée. Une petite fille vient lire un poème que j'entends à peine. Sa voix frêle colle à sa robe légère d'enfant de bonne famille. Je suis en ébullition intérieure. Viens la lecture de la lettre du ministre. Ils veulent pas se dépêcher un peu ; Ils ne voient pas qu'on a chaud. Très chaud. Trop chaud. Ma tête se met à tourner. Je fixe le monument au mort et reprends mes esprits. Je ne vais pas m'effondrer devant tout le monde, devant mon frère. Ce serait trop la honte. Nous apprenons que telles atrocités ne doivent pas se renouveler. Les enfants d'aujourd'hui sont les héros de demain, ils doivent faire valoir leurs droits avec leurs armes. Des armes de valeurs. Encore de belles paroles tout ça. Leurs mots.
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Alsciaukat
| Sujet: :) 09.05.08 0:11 | |
| Mwarf, abusé, l'uniforme... Une chemise ça aurait suffi...
Mention spéciale à la chouette petite entreprise familiale qui va voir les gens qui font des malaises et au fait qu'un truc puisse être trop la honte :P | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #89 – Aux armes 09.05.08 19:13 | |
| Ouais, "trop la honte" je trouve qu'il peut bien le dire ce truc ! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #89 – Aux armes 09.05.08 19:17 | |
| Ca fait sans doute partie du côté un peu gamin d'Alexandre :P | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #89 – Aux armes 09.05.08 19:25 | |
| Oui et "campagnard" se civilisant peu à peu avec du retard sur les modes aussi... | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #89 – Aux armes 10.05.08 2:38 | |
| Allez, aujourd'hui je te laisse deviner tes fautes...
"des perles de sueurs"
"ses nombreux congés de militaires"
"Ils veulent pas se dépêcher un peu ; Ils ne voient pas qu'on a chaud."
On est toujours plongés dans cette atmosphère "pompier", et c'est ça qui est bien !!! :afro: | |
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| Sujet: Re: Fragment #89 – Aux armes | |
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