Fragment #149 – The Wolf

Je ferme les yeux, et je sens la chaleur des corps. La musique qui s’insinue en moi ; je suis la musique et je suis le monde, je deviens les éléments, le matériel et l’immatériel. La moiteur de sa peau contre ma sueur ; je sens ses doigts contre mon bras qui se consume, et les mèches trempées qui se collent à ma nuque.
J’ouvre les yeux, mais le son est trop fort, et il pénètre trop violemment mes pupilles. La lumière percute mes narines pleines de poudre.

L’eau trouble m’engloutit. Les rayons gris du soleil me parviennent faiblement, j’essaie de remonter à la surface, mais je suis trop lourde, trop lourde. A l’intérieur, je sens les aiguilles qui frappent. « Souviens-toi ». Le gong final. Je touche le fond, et ma lourdeur de bois devient corps reptilien. Le sable sous moi semble pénétrer mes écailles. Il fait chaud, il fait chaud, et mon esprit s’envole en tourbillonnant.

Les gouttes qui s’échappent de sa peau résonnent dans mon ventre ; le bout de Ses doigts qui passent dans mes cheveux, et Son odeur qui m’envahit à nouveau, naturelle et rassurante. Ses lèvres percutent le mascara qui coule entre mes dents. Je suis assiégée par les basses profondes, il me semble que je pourrais voler.

Je regarde le loup ; le loup me regarde. Le blaireau a disparu, me laissant à la merci des crocs luisants. Je sais qu’il était temps que nous nous retrouvions.

Ses mains qui me connaissent si bien, Ses mains sur mes hanches, ma bouche contre Son cou. “Francis…” Son souffle chaud dans mon oreille.
“My name is Mark.”
“What…ever… Shut… the fuck… up…”
Le délice de Lui que j’embrasse. I guess I missed you, F.
“Il nous regarde.”
“What ? ”
“The wolf is watching us.”