Dimanche 29 juin 2008
à Plombières les Dijon
17h23. Je me suis levé tard, puis j'ai attendu qu'il fasse moins chaud pour pouvoir aller courir.
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, ...
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, ...
1h28. C'est bon ça.
Je vais prendre une douche. L'eau froide coulant sur mon corps chaud me fait du bien.
J'allume mon ordinateur et me connecte sur le site de l'ANPE. Il faut que je trouve un job pour cet été. J'ai déjà déposé des CV un peu partout, mais je n'ai pas eu de réponses. Je ne m'en faisais pas trop car je cherchais en espérant ne pas trouver. Mais là ça devient urgent. Les sorties coûtent cher, mais plus encore c'est l'essence que je ne mettais pas avant dans la voiture qui pèse lourd sur mes finances. Et puis ma mère est seule désormais pour payer les charges. Ce serait sympa si je pouvais l'aider un peu, ou en tout cas éviter de lui demander de l'argent à chaque fois que je veux sortir. Elle ne peut pas me le refuser car je suis quasiment la seule personne qui lui reste ici, mais je ne dois pas en profiter.
J'envoie pas mal de CV par Internet.
Et je profite d'être connecté pour résilier mon compte
meetic. Je ne pense plus en avoir besoin dans l'immédiat. Et je risquerais de payer. Les trois mois gratuits sont bientôt terminés.
Ce soir c'est moi qui fait à manger. Des pâtes. Comme Melissa m'a appris à les faire. Ma mère se régale, elle trouve ma sauce délicieuse. Je suis content de la voir sourire.
À peine avons nous fini de manger qu'elle se jette sur son éponge et son liquide vaisselle pour décaper la casserole. Ça me désole.
Je remonte dans ma chambre bleue. Je fais tourner machinalement mon briquet dans mes doigts en pensant à ma princesse. Je ne sais pas à quelle heure est s'est levée. Je lui envoie un message pour savoir. À chaque tour qu'il fait dans ma main, il étincelle lorsque la partie métallique rencontre les rayons lumineux du jour décroissant. Les trois petits points incrustés dans le bois attirent une nouvelle fois mon attention. Ils me font penser à une forme que je connais bien. J'ai l'impression de l'avoir vu tous les jours pendant des années, mais je n'arrive pas à me souvenir ni où, ni ce que ça représente. Qui pourrait m'aider ? Laura peut-être, c'est grâce à elle que j'ai en ma possession cet objet précieux. Je le remets dans ma poche. Même si je ne fume plus je l'ai sur moi par habitude, et aussi parce que j'y tiens beaucoup. Un cadeau de Laura, on n'en a pas tous les jours. Cet objet nous lie, cet objet est précieux. Il est d'autant plus précieux que depuis le temps que je l'utilise je n'ai jamais eu à le recharger. Il a apparemment une contenance supérieure à ce que l'on peut croire.
Je me retourne sur mon lit. À plat ventre, je continue la lecture de
L'écume de jours. Il est vraiment bien ce bouquin. Il y a des images intéressantes, et je suis sûr que je ne les vois pas toutes. Il fait chaud dans ma chambre. Je prends le bouquin, enfile un tee-shirt et descends me mettre dans le jardin. Il fait bon. Il fait moins lourd que dans la journée. Il faut dire qu'il est presque dix heures. Les ombres apparaissent, imposantes et effrayantes. Je n'ai peur de rien chez moi. Le soleil disparaît derrière l'horizon, et la lumière s'évanouit. Pour terminer ma page je m'éclaire à la lueur du briquet. Les trois points incrustés scintillants dans le faible halo de lumière sont comme trois étoiles toutes proches. On pourrait presque les toucher. Elles s'éteignenet avec la flamme, et la fermeture du livre.