Vendredi 11 juillet 2008
à Plombières les Dijon
12h10. Je viens de terminer l'écume des jours. Je vais pouvoir le rendre à Lilian. J'ai adoré la fin et l'image de l'appartement qui se rétrécit à mesure que diminue la fortune du personnage principal. C'est impossible de vérité sans être fantastique pour autant. Ça me plait. Un peu de sexe, beaucoup d’humour, et une pointe d’engagement. C’est assez fort. Moi qui ai du mal à terminer un livre en général, je me suis avec celui-ci fait plaisir à le lire jusqu'au bout.
Je lui envoie un message pour savoir quand on peut se voir. Je sais qu'il devait partir trois-quatre jours avec Robin camper au lac de Pont. Je ne sais pas exactement quand il rentre.
Je mets la table. Nous mangeons. Des haricots du jardin. Le repas est silencieux, seuls les couverts chantent.
On ne traîne pas trop pour manger car je reprends à 13h et ma mère à 13h30. Comme il pleut et que l'essence coûte cher, c'est elle qui m'emmène et je rentrerai en bus.
Je retrouve mes gâteaux, mes palettes, mes boissons comme je les ai laissés ce matin. Je commence à en avoir marre de venir là. Matin et après-midi. J'ai l'impression de perdre mon temps à toujours refaire la même chose. Je n'aime pas porter de jugement négatif sur ce que je ne connais pas. Mais là je peux dire que je commence à connaître ce job. J'en ai vite fait le tour, et sans mentir je ne pense pas que je supporterais de faire ça toute ma vie. C'est tellement ingrat. Il y a ces gens qui vous évitent ouvertement du regard quand ils vous voient ramasser par terre des morceaux de carton. Il y a ces gens qui vous regardent soigneusement avec toute la pitié rejet compatissant qu'ils peuvent se forcer à éprouver. Si vous êtes ici à mettre en rayon c'est que vous n'avez pas pu trouver mieux. Vous n'en êtes pas capable. Pas capable. Encore demain, et plus que deux semaines à faire le colleur d'étiquettes, le tireur de palettes, le travailleur sans tête.
Voilà seize heure qui s'affiche à ma montre. Je sors machinalement mon briquet en même temps que mon portable. L'un dans la main gauche, l'autre dans la droite, c'est d'un coup de reins que j'ouvre la porte pour sortir de la réserve. La porte de l'entrepôt claque derrière moi pendant que je commence à lire mes messages. Melissa me dit de venir la rejoindre chez elle. Lilian rentre mercredi, mais il ne sait pas à quelle heure, donc on peut se voir soit mercredi soit jeudi. Cédric me demande si on peut se voir dans l'aprèm.
Melissa ou Cédric ? Le choix est vite fait. Et ce n'est pas sans quelques idées un peu coquines derrière la tête que je me dirige au château de ma princesse.
La porte s'ouvre sur des sous-vêtements charmeurs...