Vendredi 15 août 2008
à Dijon
12h24. Elle est belle même quand elle fait la cuisine. Je profite pleinement d'elle ces jours-ci car dès lundi elle travail à la poste de Fontaine-lès-Dijon pour trier le courrier. J'imagine déjà ma tourterelle au parmi les pigeons voyageurs. Elle ajoute sur les pennes du parmesan venant directement d'Italie ; et joint une sauce au roquefort à cela. Un mélange des origines pour ma mignonne italienne bourguignonne.
Oublié le Julian disparu, oublié Lilian et sa quête inaboutie quand ses lèvres couvrent les miennes. Ce, même si le roquefort fait perdre un peu de son glamour à la situation.
Nous prenons une douche. L'un après l'autre. Je précise, car en ce moment ce n'est pas des plus évidents. En fait c'est pour gagner du temps, étrangement, que nous la prenons séparément. On a rendez-vous dans une demi-heure à peine avec Morgane et Johana à la piscine. Ce sont ses deux meilleures amies à Dijon. Elle ne les a pas vues depuis son départ, et tenait à les voir avant de commencer à travailler. J'ai de mon côté demandé à Lilian et Robin s'ils voulaient venir. Ils nous rejoindront vers quinze heures. J'aurais donc une heure à jouer le mari parfait entre trois filles qui ont plein de choses à se raconter et qui n'auront que faire de moi.
Je sors de mon vestiaire, tenant sur mon cintre mon bermuda et mon tee-shirt, mes tongs sur les crochets prévus à cet effet, et ma serviette sur l'épaule.
Je me rince. L'eau est fraîche. Dehors le soleil est clair, ses rayons piquants, et sa chaleur intense. Je descends directement dans la piscine après avoir posé ma serviette auprès des trois transats sur lesquels les filles s'installaient pour bronzer et papoter. Je mets mes lunettes et pousse contre le mur de mes deux pieds.
Cent mètres.
Deux cents mètres.
Trois cents mètres.
Quatre... « Alex ! Hey Alex! »
J'enlève la buée sur mes lunettes puisque je suis presque obligé de m'arrêter.
« Cédric. Tu vas bien ?
- Oui, et toi ? Je ne savais pas que tu venais à la piscine ? T’es tout seul ? On peut nager ensemble si tu veux ? »
Je me contente d’un
oui avant de repartir. Il me suit. De loin. De plus en plus loin. Pourtant je ne suis pas un excellent nageur, mais c’est vrai que les séances de musculation en salle ne me font pas de mal, et il faut encore que je progresse pour l’épreuve de natation du concours d’entrée à la BSPP.
Cent mètres de plus, on se retrouve au bout du bassin pour discuter. Il est parti en vacance en Espagne avec ses parents. Du côté de Bilbao. On s’élance à nouveau, pour s’arrêter discuter encore au bout d’un aller retour. Il n’en a pas fait autant que moi mais on s’arrête après que j’ai un kilomètre dans les jambes. Et dans les bras.
On retrouve les filles qui continuent de se dire des trucs de filles. Cédric leur dit bonjour et s’assois près de moi. Nous discutons de truc de garçons.
Il est dix-sept heures et ni Lilian ni Robin ne sont là. Ça piaille dans la piscine, je crame un peu au soleil, et Cédric me soule avec son stress de la terminale. Les cris aigus de gamins énervés par le soleil m’insupportent au plus haut point. Melissa l’a vu. Elle dit aux deux filles, moins belles qu’elle, qu’elle est désolée mais qu’on a des trucs à faire. Des trucs pour nous.
On rentre. Seuls. Loin de ces pimbêches, de ces gamins, de Cédric. J’ai pris des coups de soleil à ne pas vouloir mettre de la crème. Elle me met de la Biafine après une douche, longue, commune, et rafraîchissante.
Nous ne faisons ni des trucs de fille, ni des trucs de garçon, seulement des trucs de couple. C’est ce que nous sommes au fond. Nous nous mettons à table et dégustons les restes d’à midi. Sa cuisine à l’italienne.
Une cuisine qui s’épice avec la tombée de la nuit. On sort prendre un verre avec le couple Lilian-Robin. Ils n’ont pas pu venir cet après-midi parce qu’officiellement ils regardaient les jeux olympiques à la télé. Officieusement ils étaient bien sur le canapé, mais pas pour regarder la télévision.