Bellatrix
| Sujet: Fragment #18 - Une flamme, Unique espoir 27.08.08 15:59 | |
| Lundi 22 janvier 2007 à Bruxelles J’ai mal. Une douleur qui ne désemplit pas de mon corps. Mon pauvre corps soumis aux tensions du quotidien. Comment te soigner ? Comment retrouver ta vigueur d’antan ? Raviver ta force et te redonner un semblant de solidité. Avant que tu ne craques et te retrouve cloîtré au fond d’un lit. Les gélules anti-anxiété que le docteur m’a prescrites ne semblent pas faire l’effet escompté. Il me faut une drogue plus puissante capable d’anesthésier mes nerfs et de me doper le moment venu. Encore une de ces journées fatigantes. Désormais, je ne compte plus mes heures sup. Désormais, je ne compte plus mes douleurs intercostales. Je hais ce mot, intercostale. Quand j’en parle, les gens rigolent et prennent ça à la légère. S’ils savaient, si je leur racontais ce poignard qui me transperce de part en part au niveau du cœur et des poumons, s’ils ressentaient ce déchirement qui m’oblige à me courber le dos. S’ils savaient. Ils comprendraient. On m’a toujours dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Je le comprends aujourd’hui à mes dépends. Dans quelques jours, un spectacle m’attend, le plus beau, le plus grand. Et je suis sur le point de me retrouver sur la sellette. A cause de ce corps qui ne m’obéit plus. Insolent. J’ai beau faire tous les efforts du monde, rien ne suit, ni les bras, ni les jambes. Les mouvements retardent de quelques secondes. Quelques petites secondes qui suffiront à mon malheur. Quelques insignifiantes secondes qui m’enverront tout droit dans les coulisses et me pareront de ce regard jaloux que je méprise tant. J’attrape mon sac, plonge ma main dans la poche, et en sors cette petite chose au papier blanc transparent. Je l’observe. Hésite un long moment. Il me faut une raison pour commencer. Il me faut une raison pour ne pas commencer. Je le pose sur la table. Il me faut un substitut autre que celui là pour guérir. Il me faut du soutien, du réconfort. Une oreille attentive qui m’écoutera et par ses conseils m’aidera à avancer, à voir des lendemains plus optimistes. « Hugo ? - Oui ma puce ? Comment vas-tu ? - Mal. - Tu veux m’en parler ? - Je n’en peux plus de ma vie de merde. - Ben… fais quelque chose alors… - Sympa Hugo… Que veux tu que je fasse ? - Arrête la danse pour commencer. - La danse c’est toute ma vie et tu le sais. - C’est ce qui te détruit… et nous détruit. - Ecoute je ne t’ai pas appelé pour que tu te plaignes de notre couple, j’ai déjà assez de soucis comme ça, je voulais juste que tu me réconfortes. - Je ne sais pas quoi te dire moi… Tu te fous dans la merde toute seule, faut pas crier au secours après ! - Merci Hugo, vraiment merci » J’enfonce le bouton rouge avec le plus de force possible. Comment peut-il… Je saisis le briquet posé sur la table… | |
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