Bellatrix
| Sujet: Fragment #22 - Un rêve d'idéal 27.08.08 17:23 | |
| Jeudi 1er mars 2007 à Bruxelles Un sentiment de plénitude m’envahit en franchissant la porte de l’appartement. Je me laisse tomber avec lourdeur dans le canapé, un sourire béat d’autosatisfaction collé aux lèvres. Pour la première fois depuis ce qui me semble une éternité, je peux affirmer avec fierté que je me suis donnée à cent pour cent. Corps et âme mêlés à la sueur engendrée par chaque pas. Je sors de mon sac le cd du prochain spectacle. Je l’introduis dans le lecteur cd. Je ferme les yeux et mon esprit dissèque chacun des pas au rythme sourd des basses. Je me lève et décide de récapituler l’entièreté des mouvements, le résultat étant soumis à l’œil intransigeant du miroir. Mon œil. Et je découvre avec ravissement à quoi ressemble la perfection. La sonnette de la porte d’entrée vient me déranger dans mon instant de gloire. J’ouvre la porte et ce visage pourtant si familier, me devient de moins en moins amical. Il entre et ses lèvres dont jadis j’ai tant apprécié la douceur, se posent sur les miennes. Un baiser synonyme d’habitude, de lassitude. La fougue et la passion des premiers instants se sont évanouies avec les bons souvenirs. Et l’amour ? J’esquisse un demi-sourire, m’efforçant de paraître joyeuse, prête à passer une soirée merveilleuse avec celui qui est censé être l’homme de ma vie. Son visage change tout à coup de teinte, mon regard stupéfait suit ses pas énervés. Je le vois se diriger tout droit vers le lecteur cd et sans crier gare, il coupe la musique. Est-ce que je me trompe où je suis quand même dans mon appartement… Ses lèvres s’entrouvrent et je le sens prêt à m’asséner une de ses phrases assassines. « T’en as pas marre de tout le temps danser Angela ? » Je ne daigne même pas répondre. Notre couple ne ressemble décidément plus à l’image que je m’étais forgée du bonheur. Et de l’amour ? Il appuie sur play et le film « Man on Fire » débute. Mes yeux sont plongés dans le vide, le vide de tendresse de cet instant. Lui, à l’autre bout du canapé. Je me sens seule quand il est là. Les larmes me montent aux yeux. J’ai tant besoin d’un homme attentionné et compréhensif. Un bonheur quotidien pour lequel il ne faudrait pas se battre, parce qu’il coulerait de source. Un amour fusionnel qui transcenderait tout. Un idéal accessible. Un idéal qui se résumerait en trois lettres. Max ? | |
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