Fragment #3 – Crawl

C'était la seule solution. Qu'est-ce qu'on pouvait y faire, nous ? Rien du tout. On sait pas comment gérer un truc pareil. Alors que papa, lui, il connaît des gars qui bossent sur le cerveau humain depuis des années. Des gars qui sauront quoi faire pour Julian.
Après le boulot, j'ai téléphoné à Sally, mais elle m'a pas répondu. J'ai pris la voiture pour aller à Fontaine d'Ouche, à la piscine. Celle du Parc, je l'aime pas. Je passe au vestiaire, je me mets en boxer de bain, un truc qui me moule un peu trop le cul à mon goût, mais bon. Je pose mes affaires dans un casier, j'accroche la clé autour de mon poignet, et je vais prendre une douche. L'eau est bien chaude, c'est super agréable. Celle du bassin, par contre, c'est une autre affaire. Faut y aller doucement, je voudrais pas me taper une hydrocution. Une fois dans l'eau, c'est fou, mais je me sens vraiment bien. Je dis pas que c'est mon élément, mais ça me vide la tête. Je fais quelques longueurs en crawl, sans m'arrêter. Mes muscles fatiguent, mais je les écoute pas et je continue. Foutez-moi un peu la paix, les gars, je sais ce que je fais. Ouais, bon, ok, je parle à mes muscles, et alors ? Si on les écoutait, on ferait tout le temps des pauses. Si on les dresse comme il faut, par contre, ils apprennent à être plus endurants. Une fois que j'ai enchaîné mes longueurs, je m'éclate à aller sous l'eau et à mater le cul des filles. Dommage, elles sont pas nombreuses. La belle métisse là-bas, elle est mignonne, ceci-dit. Et elle a des seins hallucinants. Beaucoup plus gros que ceux de Sally. De toute façon, les métisses, c'est les plus belles, les mieux foutues. Vraiment. A croire que le mélange blanc-black, c'est une réussite.
La métisse sort de l'eau et rejoint un gars qui lui roule une pelle, puis ils vont s'éclabousser dans le petit bassin, là où la température est plus chaude. Je les regarde un peu en souriant, puis je me casse.