Fragment #157 – Ma rentrée scolaire

Jeudi 4 septembre 2008
à Plombières les Dijon

10h42. Ma rentrée scolaire a eu lieu hier. Je crois. C'est ma deuxième rentrée depuis que j'ai arrêté les études. Mais cette année est loin d'être une année sabbatique comme la précédente. Elle va marquer mon entrée dans la vie active. À la fin du mois j'entre en formation au fort de Villeneuve-Saint-Georges, après trois mois de formation incendie je passe en casernement pour trois mois, puis retour à Villeneuve-Saint-Georges pour tout ce qui touche cette fois au secours à personne. À ce moment là ma formation initiale sera terminée et je serai affecté dans une des nombreuses casernes parisiennes. En tout cas c'est comme ça que j'aimerais que ça se passe. Mais le niveau sportif d'entrée n'est pas à la portée de tous, et c'est pour ça que je continue de m'entraîner. Mes baskets aux pieds je me dirige dans de grandes foulées vers la piscine de la Fontaine d'Ouche. Ce n'est pas que j'ai grandement envie de nager, mais je suis bon coureur et mauvais grimpeur de corde. Je ne gagnerai pas quatre secondes sur les cinq mètres de corde d'ici la fin du mois. Par contre je peux facilement améliorer mon temps sur un 100m nage libre. Pour le saut en hauteur je n'ai pas moyen de m'entraîner, mais je me servirai de mes grandes jambes comme atout principal. Et pour les autres épreuves je me contenterai d'être dans la moyenne, même si je déteste être médiocre ; mais le temps m'a manqué. En fait, plus le temps passe et plus je doute de mes capacités à pouvoir suivre le chemin de mes frères, celui qu'ils ont pourtant tracé devant moi.
Fouhh fouhh inh, fouh fouh inh, fou...
Je nage. Et je nage.
Fouhh fouhh inh, fouh fouh inh, fou...
Je cours. Et je cours.
Fouhh fouhh inh, fouh fouh inh, fou...
Ce sera comme ça jusqu'au 29 septembre. Le plus de sport possible, et des révisions de mathématiques, de conjugaison, de ''pompier''. Ce n'est pas une matière que l'on apprend à l'école, mais tout ce que je saurai en arrivant c'est autant de temps d'économiser pendant lequel je pourrai me reposer. Parce que Pierre et Thomas me l'ont dit, leur plus grosse difficulté là-bas, c'était le manque de sommeil.

Ma mère rentre du boulot, je sors de la douche. Chignon tiré et tailleur cintré ; juste une serviette nouée autour de ma taille. Nous nous asseyons autour de la tarte au thon et à la tomate qu'elle a préparé ce matin avant de partir. Délicieuse. J'en reprends deux parts. Il faut nourrir un grand gaillard comme moi. Il faut nourrir un sportif comme moi. Et elle est tellement bonne, c'est un plaisir de se resservir.