Fragment #9 - Cousinades

Je suis en ville avec Alex.
Alex, c’est mon cousin. Il est de Chambéry. J’ai décidé aujourd’hui de lui présenter la ville dans laquelle je suis bien. Mon havre de paix. Sa mère, Irène, et sa sœur, Laïla, sont chez nous pour deux jours. Ils partent vivre en Angleterre. On ne va plus pourvoir se voir. Je trouve ça triste. J’ai toujours été très proche d’Alex. Mais depuis qu’ils ont déménagé à Chambéry, on ne se voyait plus que très rarement.
Je lui fais faire un petit tour. La chouette, of course, mais St Bénigne aussi, les places fleuries. On s’est arrêté au Jacquemart. J’aime bien ce bar. En face de Notre Dame, on y est bien. Je prends un diabolo grenadine. C’est simple et rafraîchissant, je dis à Alex. Il se fout un peu de moi. C’est vrai que ça fait grandiloquent : « c’est simple et rafraîchissant ». Je ne me connaissais pas comme ça. Alex, lui, est simple. Et l’a toujours été. Rafraîchissant je ne sais pas. Et je préfère ne pas y penser.
Il sirote sa bière. Nous discutons un peu de tout et de rien. Il me parle de sa copine du moment, qu’il ne veut quitter sous aucun prétexte. Pourtant il doit partir. Suivre ses parents dans ce déménagement. Je comprends sa douleur. Je le lui explique… Julie.
Il faut rentrer. Manger à la maison. Retrouver nos parents pour une petite réunion de famille. J’aime ça. On n’a pas souvent l’habitude de se retrouver en famille et la sœur de mon père, ainsi que ses enfants, m’ont toujours beaucoup plu.
Je repense à Alex, Ariane et moi. Nos nuits d’hiver. Nos conversations enfantines. Et quelles conversations ! Histoires d’amoureux et d’amoureuses, histoires de fantôme qu’Alex racontait, ou encore élucubrations de jeune fille d’Ariane. Qu’est-ce que nous avions pu rire ces nuits-là !
Nous sommes à la maison. Dîner de circonstance ce soir. J’embrasse Laïla, puis sa mère.
Alex me chuchote quelque chose à l’oreille.
La nuit sera longue.