Samedi 17 juin 2006
à Chenôve
Enfin fini.
Plus de révisions. Plus rien. Les oraux peut-être. Mais pas question de réviser pour des oraux. Je compte sur mon charisme. Le charisme d’un déterré… on peut toujours espérer. Ils se diront : « Tiens un gothique. Il a bien compris l’univers de Baudelaire. On lui met la moyenne pour son calcul de trajectoire faux du début à la fin ? »
Je regarde mes livres. Maths. Physiques. SVT. Ils m’ont suivi toute cette année. Et soudain j’ai envie de les brûler. De tout foutre au feu. Et de les suivre. Tout faire disparaître. Jed Cléart n’a jamais existé. « Vous avez senti une présence ? Ariane, Vincent ? Non ! C’était le vent ! Ce n’était que du vent. »
Et pouvoir dire que tout est
Enfin fini.
J’y vois une drôle de redondance. Si c’est fini c’est que c’est la fin. Dire enfin, la fin, c’est une belle connerie, non ?
Je me sens vidé, vanné.
Une année pour le bac. Et après ?
Et après ?
Ben je sais pas.
Trouver quelqu’un. Vivre sa vie avec. Et dire que tout va bien.
Oublier l’enfance.
Grandir. Se protéger. Carapace de métal. Carapace de cristal pour Ariane et Alex.
Se montrer tel que l’on est, même si c’est dur. Tout en protégeant ses souffrances. Ne pas les exhumer, ne pas les exhiber.
Etre. Pour soi et aux yeux des autres.
Et après ?
Seul l'avenir nous le dira.