Fragment #8 - ... et soirée dansante

Minuit approche. La soirée est déjà bien entamée et les invités se dénudent, s'embrassent, dansent et bien sûr, boivent. Moi-même j'ai pas mal bu et je commence à avoir le tournis. Je suis au milieu de la pièce, planté là comme un piquet, seul. J'ai l'impression que tout autour de moi est au ralenti.
Je me met à chercher Matthias du regard. Ca fait longtemps que je ne l'ai plus aperçu. Je slalome entre les corps. Il fait chaud. Les filles allument les garçons, et les garçons sont excités. Les hormones sont en ébullition. L'appartement est grand et possède six chambres. La plupart sont fermés, sûrement pour permettre aux couples de batifoler à l'abri des regards.
Je me dirige vers la cuisine et j'y aperçois enfin Matthias. Il est penché sur le comptoir et ce que je vois me ramène tout droit à la réalité. Il est en train de renifler de la poudre blanche. Un mec de notre âge est à côté de lui et lui caresse les cheveux. Matthias se relève en riant puis se met à embrasser le gars à pleine bouche.
Estomaqué, je retourne vers le salon où la fête bat son plein. Et je me rends compte que Matthias ne doit pas être le seul à sniffer de la coke.
Une des filles, une rousse aux cheveux courts, est sur le sol, prise de convulsions. Tout le monde a arrêté de danser, la plupart des invités commence a paniquer. J'en vois certains qui partent avant même de faire quoi que ce soit pour l'aider. Je suis le premier à réagir :
"Hey, mais faites quelque chose, appelez une ambulance !
- J'appelle tout de suite. Toi ! Euuuh... m'interpelle une blonde.
- Gaultier !
- Moi c'est Raphaelle. Fais en sorte qu'elle n'avale pas sa langue. Et que quelqu'un prévienne Matthias !"

Il est déjà une heure et la soirée est terminée. Les pompiers sont venus chercher la fille, une certaine Elodie. Il n'y a pas eu trop de questions. Un excès d'alcool et de drogue. J'ai discuté avec Raphaelle et Matthias. Il risque d'avoir des ennuis avec la police et de se faire tuer par ses parents. J'évite de le regarder mais je l'entends me demander :
"T'as passé quand même une bonnes soirée ?"
Je ne dis rien et retourne dans l'immeuble pendant que l'ambulance s'éloigne. Je vais me coucher.