Sonnerie. Le facteur. Un colis. Petite boite de carton. Forme de brique. Recommandé. Une adresse au crayon de papier. La mienne. Retour dans mon intérieur. Un couteau pour ouvrir. Du papier bulle. Et du journal. Du verre. Un objet fragile et transparent. Cassant. Cristal. Un verre, un objet précieux. Qui m’appartient ? Un verre comme on imagine Venise. Seul sur une table IKEA. La lumière éclate en faisceaux de couleurs dans le solide. C’est curieux.
L’objet est là avec son secret lui aussi. Cet objet à une vie. Il en a eu une. Elle continue ici. C’est à moi de le continuer. Je le place au milieu des autres verres. Il tranche. Mais il n’a pas d’autre place. Il n’a pas à devenir un objet de vénération. Malgré sa valeur ce n’est qu'un verre. Malgré son mystère il ne sert qu’à contenir.
Contenir des alcools de fête d’une époque oubliée. Peut-être. Contenir de la prétention. Du luxe. De la suffisance. Ce verre n’est en fait pas aimable. Ses bords hautains, une arrogance d’aristocrate. Une préciosité affectée. Un air de nez en l’air. Une envie de le jeter. Mais il a pour lui sa valeur. Pourquoi ne pas le jeter ? Un principe paysan de ne rien jeter ? Surtout pas ce qui a de la valeur. Pourtant il gène.
Sonnerie. De téléphone cette fois-ci.
Altaïr
Sujet: Re: Fragment #16 - Un colis 27.01.09 17:30
Tiens tiens... Amarante aussi a reçu un colis, et maintenant Marco... Bizarre.