Fragment #175 – T'as le col sous la tête

Mardi 27 janvier 2009
à Paris

14h37. Je pose ma veste sur le cintre et referme la porte de mon vestiaire.
J'entre dans la salle de repos.
Mohamed est assis contre le bar.
« Alors, c'était quoi ?
- Une ouverture de porte.
- Grave ?
- Non, il n'y avait personne à l'intérieur. »
Je reprends mon verre. Mon café est froid. Je le termine d'une traite. Je vais aller cirer mes chaussures, elles en ont bien besoin. Je me retourne. Avant que je ne sorte, arrive en parlant fort, un caporal jovial. Il doit avoir vingt-trois ans à tout casser.
« Les gars, ça vous dit de sortir ce soir ?
- Oui.
- Moi je peux pas je suis de garde jusqu'à demain midi.
- Je veux bien.
- C'est bon pour moi
- Il faut que je demande à ma copine.
- Ah non pas de copine, une virée entre mecs.
- Moi... »

J'irai je pense. Il a donné rendez vous à tout ceux que ça intéresse à 20h00 dans le Carioca. C'est un bar un peu plus bas dans la rue.

A dix-huit heures je quitte la caserne avec mon baluchon, de deux jours, sur l'épaule. J'ai le temps de rentrer, de me laver, me changer et de repartir. Je pourrais même discuter sur msn avec Lilian s'il est connecté.
Laura est au boulot. Il y a un post-it sur le frigo avec les courses à faire. Je n'ai pas le temps ce soir.

Me voilà lavé, coiffé, habillé, parfumé. Je prends mes clés, mon portable et ma carte bleue. J'ouvre la porte. Je fais volte face et retourne dans la cuisine. Je laisse à mon tour un post-it sur la porte du frigo.
Ma petite Laura, je sors avec des collègues ce soir. Bisous à demain. Je t'aime.

J'ai juste deux minutes de retard. Mohamed est venu lui aussi. Je m'assois à côté de lui.
A vingt-deux heures nous sommes seize. On rigole bien en mattant quelques demoiselles court vêtues pour la saison. Je sors me chercher un kebab. Quand je reviens la serveuse arrive à notre table avec un plateau de bière. Martin paie sa tournée. C'est déjà la troisième bière que je bois ce soir.
L'alcool coule aux flots de nos cartes de crédit. On devrait aller en boîte après. J'ai les yeux qui ne s'ouvrent plus très bien. La fatigue n'est sûrement pas la seule raison.