Antarès
| Sujet: Fragment #11 - Tipule 11.04.08 11:05 | |
| Dimanche 24 septembre 2006 à Dijon Je suis allongée sur mon lit et regarde le plafond. Demain, c'est le vrai début des cours. La semaine d'intégration m'a déjà donné un petit aperçu des crétins avec lesquels je vais devoir passer l'année. Ca promet... Je laisse mes yeux se perdre dans l'immensité de plâtre qui me surplombe. Je ne pense plus à rien. Ces instants de sérénité sont si rares, j'essaye d'en profiter avant le stress de la rentrée. Mais c'est sans compter sur l'apparition d'un élément perturbateur au sein de mon champ de vision. Là, à mi-chemin entre mon visage et le plafond, il y a quelque chose. Un insecte... Je me lève de mon lit à toute vitesse, traverse la chambre en courant et fuis dans le couloir, à l'abri derrière la porte. J'entrouvre légèrement cette dernière et glisse ma tête dans l'ouverture afin de déterminer la nature de la chose qui m'a attaquée. Oui, attaquée. Pour moi, toute intrusion d'un corps étranger dans ma chambre est considérée comme une agression. Mes yeux parcourent la pièce à toute vitesse à la recherche de l'ennemi. Je ne tarde pas à repérer sur le mur blanc une ombre suspecte. Je m'approche le plus doucement possible, fixant des yeux la chose. Il n'est pas question de la perdre de vue avant son éradication. Je suis maintenant assez proche pour identifier l'ennemi. C'est un cousin. Un horrible cousin, cette espèce d'énorme moustique répugnant. Ca me dégoûte! Je déteste vraiment les insectes. Mais je ne peux m'empêcher de fixer la créature. Elle est immobile sur le mur, solidement ancrée grâce à ses six longues pattes, les ailes prêtes à entrer en action à la moindre vibration. Il faut absolument la détruire. C'est alors que, sans crier gare, la bête s'envole. A nouveau, je fuis dans le couloir me mettre à l'abri des assauts du monstre. La porte en bouclier, j'observe à nouveau le comportement de l'ennemi. La bête vole dans la pièce, de manière chaotique, cherchant vainement la sortie. Quel stupide animal. Je le regarde errer, volant sans un bruissement d'aile. On dirait qu'il lévite, dépourvu de volonté, laissant pendre sous son corps ses pattes grêles, telles des poids morts. Mais bientôt, il ne bougera plus du tout. Plus jamais. Je m'approche à nouveau et me saisis d'un magazine qui traîne sur mon bureau. La bête se pose au sol, c'est ma chance. D'un geste vif, j'abats la revue scientifique sur la créature. En plein dans le mille. Avec un peu d'appréhension, je soulève mon arme de papier pour vérifier que mon ennemi ne vit plus. Mission accomplie. La créature gît sur le parquet, aplatie, comme une fleur qu'on aurait fait sécher dans un livre. Les multiples pattes baignent dans les liquides vitaux que l'abdomen éclaté a laissé s'échapper. Je sens un sourire de satisfaction se dessiner sur mon visage, mais il disparaît aussitôt alors qu'une des pattes s'agite d'un dernier spasme de vie. Le papier fend l'air à toute vitesse, la couverture vernie s'abat avec lourdeur sur le sol. Fin des hostilités. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #11 - Tipule 04.07.09 12:25 | |
| Je relis ce frag ce matin car Turinou et moi avons été attaqués par un cousin (mais je refuse que Turinou le tue, je veux juste qu'il le mette dehors :D). Et moi de pousser des cris et de me réfugier dans la salle de bain fermée à double tours. Mort de rire :D | |
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