Altaïr
| Sujet: Fragment #9 - La connerie humaine 11.02.09 15:16 | |
| Mercredi 11 février 2009 à Paris Je rentre de la boutique, exténuée, et me jette sur mon lit sans prendre le temps de me déshabiller. Parfois, je me demande si les êtres humains jouent à être aussi insupportablement détestables et désespérants, et s'ils y prennent du plaisir. Merde, vous savez très bien que je suis misanthrope, alors, je ne sais pas moi, surprenez-moi, rachetez vos fautes à mes yeux ! Pourquoi est-ce que vous vous obstinez à me dégouter, à me répugner, avec vos odeurs, vos haleines, vos grimaces, votre pitoyable vocabulaire plébéien, vos démarches, vos gesticulations, vos sons de voix crissants, crispants, agaçants ? Je ne vous aime pas, vous n'avez pas encore compris ? Je ne veux pas vous voir sur mon chemin, et lorsque je dois traiter avec votre espèce misérable en journée, c'est uniquement pour vous vendre des antiquités. Alors regardez-les en silence, le plus loin de moi possible, faites comme si nous n'étions pas dans la même sphère d'existence (d'ailleurs, c'est le cas), puis, une fois que vous avez choisi, montrez-moi ce que vous voulez, payez-moi, et PARTEZ. Est-il besoin de toutes ces simagrées, de ces politesses aberrantes, de ces conversations inutiles ? Oui, il fait beau connasse, et alors ? Oui, c'est la crise financière, ducon, et tu sais quoi ? J'en ai strictement, mais alors strictement RIEN A BATTRE. Alors prend ta putain de lampe et dégage de mon espace vital, c'est compris ?! Putain, reprend-toi Maya, reprend-toi. Tu es une déesse et ils ne sont que de simples mortels. Tu n'as pas à te mettre dans un état pareil pour de la fange. Ils ne méritent pas que tu leur accordes une telle attention. Ce monde ne te mérite pas. Oh putain, comment je peux penser une connerie pareille ? Je vous hais, tous autant que vous êtes, je voudrais que vous n'existiez pas. Je voudrais ne pas me sentir égale à vous alors que je veux être unique et magnifiée par vos regards. Mais vous, est-ce que vous ne désirez pas tous la même chose ? Est-ce que je ne suis pas semblable à vos pathétiques désirs de mortels ? Je me lève et me regarde dans le miroir. J'y vois une fille à la peau mate, héritage égyptien de mon père. J'y vois deux yeux fardés, une bouche savoureuse, des cheveux noirs tressés. Je n'y vois rien du tout. Je suis la déesse mésopotamienne, je suis... On frappe à la porte. Quelques coups intempestifs. Je me retourne, me dirige vers l'entrée, regarde à travers le judas. Sur le palier, il y a une fille habillée en noir, probablement anorexique, pâle, voire diaphane, avec de petites lunettes qui accentuent sur son visage un masque de sévérité. J'ouvre la porte, intriguée. La fille me regarde sans sourire. Des tics nerveux assaillent ses sourcils taillés en pointe, et elle agite ses mains, cachées dans les manches de son chemisier, dégageant une over-dose de stress. « Oui ? je lance sans amabilité. - Excusez-moi, je suis votre voisine du dessous, je viens d'emménager. - Ah, OK. - Je suis arrivée cet après-midi. - D'accord. » Oui, tu vas vivre en dessous de chez moi, et alors ? C'est un rite primitif de chez toi, d'aller déranger les gens pour leur dire ça, « eh, regardez, je suis là » ? Je m'en fous, de ta vie, de ta gueule, je veux même pas savoir que tu existes. « Je voulais vous demander de faire moins de bruit, elle reprend, avec une politesse exagérée et un sourire coincé. - Pardon ? - Je vous entends marcher avec vos talons, dit-elle en désignant les chaussures que je n'ai pas pris la peine de retirer, effectivement, en rentrant de la boutique. - Heu, oui, je les enlève toujours, d'habitude, j'étais juste fatiguée, ça vous arrive jamais ? - Ne me parlez pas comme ça, s'il-vous-plaît, ce n'est pas vous qui êtes la victime que je sache. - Parce que vous êtes une victime vous là ? J'ai juste oublié d'enlever mes chaussures, merde ! » Je vois que la fille s'agite, que sa bouche convulse, que son sang la brûle sous sa peau claire et trop fine. Elle me crache au visage : « Je vais appeler les flics, si vous continuez votre bordel. » Et elle s'en va, me laissant sur le seule sur le seuil de mon appartement, subjuguée par la toute puissance de la connerie humaine. | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 11.02.09 21:28 | |
| "Je vous entends marcher avec vos talons"
Ca sent le vécu ça ^^
Je n'irai pas frapper au dessus pour ça moi. Et ne dites pas que c'est parce que j'habite au dernier étage ^^ | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 11.02.09 21:34 | |
| Ouais, j'avais besoin d'en parler, de cette conne :D | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 11.02.09 22:09 | |
| Non mais ! Pour qui elle se prend celle là ? | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 11.02.09 22:43 | |
| Une araignée mythique de l'ancien monde, sans doute ^^' | |
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Miaplacidus
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 15.02.09 1:25 | |
| Quelle est la plus petasse entre celle qui met des talons et celle qui s'en plaint ? Je me le demande o/. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 20.02.09 6:04 | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine 07.03.09 6:27 | |
| Aaaaaaaahhhhhh voilà Ungoliant !!!! Tue-la, Maya, je t'en supplie, tue-laaaaaaaaaaaaaa !!!!!! | |
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| Sujet: Re: Fragment #9 - La connerie humaine | |
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