Antarès
| Sujet: Fragment #22 - Comme un frère 11.04.08 11:17 | |
| Mardi 20 mars 2007 à Dijon RDV à la toison a 9h. Faut que je te parle. Bisous. » Je relis pour la énième fois le texto de Dimitri sans parvenir à l'interpréter. Il veut me parler... Mais de quoi ? Ca peut être n'importe quoi. Mais certainement pas quelque chose de très positif. Ca me stresse. Tandis que je continue ma route en direction du parc, je remets le portable dans ma poche, sans le lâcher toutefois, prête à le dégainer à la moindre vibration porteuse de nouvelles. L'angoisse commence à envahir mes entrailles et s'insinue dans mon estomac. Il faut que je me calme, que je pense à autre chose. Je promène mon regard partout autour de moi pour me changer les idées... De la neige. Je n'avais même pas remarqué mais il neige. De minuscules flocons blancs dansent autour de mon visage, petites paillettes givrées, si légères que la moindre de mes expirations les affole. Tandis que je les sens se déposer sur mes joues en un picotement glacé, je remarque un autre ballet au-dessus de moi. Celui des fleurs de cerisier. Arrachés par le vent glacial aux arbres qui bordent l'allée, les pétales roses virevoltent gracieusement puis se répandent par dizaines sur le sol mouillé et la surface des flaques d'eau. Le printemps et l'hiver en même temps... C'est étrange. Mais ça m'apaise. L'angoisse a bien diminué. Elle se réduit maintenant à un point, presque imperceptible, quelque part au centre de mon corps. Je continue à regarder autour de moi. Le ciel blanc, les gens emmitouflés dans leurs grands manteaux d'hiver ou cachés derrières leur parapluies. J'ai presque gagné. Malheureusement, me voilà déjà arrivée au parc. Alors, que je franchis les grilles, l'angoisse se réveille. Il n'y a plus de fleurs de cerisiers pour m'aider et la neige s'est finalement arrêtée de tomber. Dimitri apparaît dans mon champ de vision, assis sur le banc où nous nous étions parlés la dernière fois. Je sens l'angoisse grandir en moi, répandre ses tentacules à l'intérieur de mes vaisseaux sanguins jusqu'au bout de mes doigts qui se mettent à trembloter. J'ouvre la bouche et lâche un « Qu'est-ce qui ce passe ? » un peu étranglé. Ma voix aussi est sous son emprise. Dimitri me regarde, semble vouloir dire quelque chose mais sans y arriver. C'est insupportable. L'angoisse crève la paroi de mon estomac et y répand son venin corrosif. Je regarde Dimitri dans les yeux, sans pouvoir prononcer le moindre mot. Merde, dis moi ce qu'il y a ! Soudainement, il semble reprendre ses esprits. Finalement, je suis apaisée lorsque sa voix se fait entendre. Je m'assois sur le banc et l'écoute, sans rien dire. Il me parle de son frère. Je ne l'ai jamais rencontré mais comme Dimitri m'en a souvent parlé, j'ai l'impression de le connaître un peu. En tout cas, il a l'air de vraiment l'aimer. « J'ai besoin de lui. » Il le répète souvent. Moi je ne sais pas ce que c'est d'avoir un frère. Parfois, ça me manque. C'est peut être pour ça que je suis si bien quand je suis avec Dimitri. C'est un peu comme si c'était un petit frère. Oui, j'ai besoin de lui, et je pense qu'il a besoin de moi. Dorénavant, je serai plus souvent à ses côtés. | |
|