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 Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ?

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2 participants
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Altaïr

Altaïr



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MessageSujet: Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ?   Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ? Empty24.02.09 14:56

Dimanche 22 février 2009
à Paris

J'ai quitté l'Écosse. Les adieux ont été déchirants, à l'intérieur de mon cœur. Je voulais pas quitter Charlie et Steve, je voulais pas quitter Paul, et les autres. Je voulais pas que l'avion m'emporte loin, loin de cette ville dont je suis tombé sous le charme. L'avion m'a emporté quand même, sans me demander mon avis. Il a fendu les airs et maintenant il se pose à Paris, où il fait nuit et gris. Ici, pas de verdure, pas de filles en jupes courtes et colorées. J'ai laissé là-bas un morceau de moi, et cette famille nouvelle dont j'avais tant rêvé. Je souris en repensant à tout ce qui s'est passé. A l'anniversaire surprise organisé pour moi, au moment où Charlie a compris que Maman était sa grand-mère, à ma rencontre avec Jules. Je souris.
J'ai du temps avant de prendre le train qui me ramènera à Dijon. Alors je vais à une cabine téléphonique, et je compose un numéro. Il met un peu de temps à décrocher. Quand il répond, il me dit :
« Allô ?
- Salut, votre seigneurie. Je suis sur Paris pour quelques heures, et j'aimerais vous voir.
- Salut Louis, ça me ferait plaisir de te voir aussi, tu peux passer à l'appartement, on habite au 7 rue Oberkampf, sur la ligne 5 ou 9, métro Oberkampf. Ou alors tu prends la ligne 8 et tu descends à Filles du Calvaire, c'est presque pareil.
- Ok, mais j'ai pas de portable, ensuite je fais comment ?
- Tu as de quoi noter ? »
Il me donne les codes et l'étage de l'immeuble. Je raccroche et vais prendre le métro. Les gens sont comme des statues, figés, et ils ne sourient pas. Moi si. Je les regarde, et j'aimerais bien que mon sourire les anime un peu. Mais non. Je vois un homme entrer dans le wagon avec un accordéon, et nous jouer un petit air mélancolique. C'est joli. Le type a un visage bourru et sale, et fatigué. Je sors de ma poche quelques pièces de monnaie et je les lui donne. Puis je sors du métro sans le regarder.
Oberkampf. Je suis les indications jusqu'au numéro 7. Il y a une grille verte, et derrière, une grande cour. Je tape le code et entre. Dans la cour, sur la droite, je vais au bâtiment G. Nouveau code, presque le même que le premier. C'est drôle. Je monte les trois étages, et frappe à la porte de leur appartement. Lola vient m'ouvrir, et me fait la bise. Elle est plus rayonnante que jamais. Je l'ai trop souvent vue souffrir, cette petite, ça me fait du bien de la voir comme ça, plus lumineuse. Derrière elle, Julian donne à manger à leur fille à la table de la cuisine. Il relève la tête et me sourit, puis me montre à Kokhavah.
« T'as vu ma puce ? C'est Louis. Tu le connais pas Louis ? C'est le monsieur le plus gentil du monde. »
Il se lève et me serre la main. Il a l'air bien, lui aussi. Un peu fatigué, peut-être. Des cernes lui bavent sous les yeux. Julian m'invite à m'assoir et m'offre à boire. J'obéis. Ici, c'est lui le chef, pas moi. Lola emmène la petite dans la salle de bain pour la changer. Je me retrouve seul avec mon ancien serveur.
« Alors Louis, qu'est-ce que tu fais sur Paris à cette heure ?
- J'attends mon train pour rentrer à Dijon. Je reviens de Glasgow où j'ai passé quinze jours.
- Glasgow ?! Depuis quand Louis Malvo prend-il des vacances ?
- Depuis qu'il a toute une équipe de serveurs qui peuvent le remplacer au Dionysos...
- Et alors, comment c'était ? Je suis jamais allé au Royaume Uni...
- Ah... L'Écosse, c'est magique, Julian, magique... Et j'ai fait de sacrées découvertes là-bas.
- T'as l'air émerveillé, ça fait plaisir à voir.
- Ouais, à moi aussi figure-toi. »
Nous sommes assis face à face, à la lumière jaune d'une lampe. Dehors, il fait nuit, et on entend le ronflement de la ville. Ils ont décoré leur appartement avec des couleurs chocolatées et vert pomme. Ça me rappelle un peu celui de Charlie et Steve. Je souris encore.
« Dis-moi, Julian, j'ai un service à te demander.
- Je t'écoute.
- Tu te souviens, quand tu m'as dis tu voyais pas de récifs dans mes yeux ?
- Oui, il dit avec un sourire. C'était il y a longtemps...
- J'aimerais bien que tu jettes un œil dans mes yeux, histoire de vérifier qu'il y en a toujours pas. »
Il me regarde avec étonnement, puis constate que je suis sérieux. Alors il se penche en avant, au-dessus de la table, et moi j'ouvre les yeux en grand. Il inspecte mes prunelles, prend le temps de regarder. J'attends le diagnostic avec un peu d'appréhension.
« Alors ? je demande.
- Non, il dit, toujours aucun récif. »
Merci Julian. Tu es un spécialiste de l'âme.
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Tsih





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MessageSujet: Re: Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ?   Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ? Empty24.02.09 19:38

c'est tout touchant, j'adore la passivité qui émane de louis dans ce frag, un peu comme si il se laissait porter.
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Fragment #51 – Est-ce que tu vois des récifs ?
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