Mercredi 25 mars 2009
à Paris
14h32. Je m'apprête à ranger mon téléphone dans ma poche. Je relis une dernière fois le message que je viens d'envoyer à Lilian.
Cc mon Lilou. Je me doute que tu ne dois pas être au mieux de ta forme. J'aurais aimé que tu répondes à mon dernier msg. Je pense revenir bientôt à Dijon pour te voir. Je pense fort à toi, tient le coup. Bisou. Franc et sincère, inquiétant et rassurant, j'espère que cette fois il me répondra.
Laura est à McDo, je me tape la vaisselle. Pendant que mes mains trempent avec les assiettes, je pense aux jours à venir et essaie de m'organiser un peu ; de voir plus clair dans ces dates, de les associer aux événements.
Aujourd'hui je me la coule douce.
Demain, jeudi, je prends ma garde à quatre heures le matin, donc disons que jeudi c'est finit. Ainsi que vendredi où je vais quitter la caserne à vingt heures normalement. Une garde de quarante heures seulement ça fait plaisir. C'est simplement parce que j'ai posé mes jours de congé pour les jours qui suivent, donc je suis libéré plus tôt. Oui, je ne voudrais pas perdre mes jours pour rien. Ils sont mérités en plus.
Samedi matin je rentre à Dijon. Je vais essayer, le temps que j'y serai, de voir Déborah, tout en passant un maximum de temps avec Lilian.
Jeudi et vendredi prochains je rebosse.
Ensuite le weekend nous est offert.
Et le lundi, six avril si je ne me trompe pas, retour à Villeneuve-Saint-Georges, pour les deux derniers mois de formation au fort. Deux mois de secours à victime théorique, de cas concrets, de manœuvres, de simulations, de RCP, PLS, brancardage et compagnie.
Après ce sera trois mois de stage dans une nouvelle caserne, puis un nouvel entretien de mes motivations et compétences ; assorti d'une évaluation de mon comportement durant les stages et formations, et enfin la signature d'un contrat de cinq ans avec affectation dans une caserne parisienne.
Si les prochains jours à venir se dessinent nettement devant moi, comme si je les avais déjà vécus, ces mois à venir ont, quant à eux, un goût d'aventure et d'inconnu. Frissons.
Je sors mes mains de l'eau, elles sont toutes fripées, mais sentent bon le produit vaisselle. J'ai hâte que Laura rentre. Je ne sais pas pourquoi. J'ai simplement envie de discuter avec elle. Je ne sais pas de quoi.
Lilian ne m'a pas encore répondu.