Dimanche 29 mars 2009
entre Plombières-lès-Dijon et Dijon
10h04. Nouvelle heure, il aurait été hier 9h04 à la même heure. Où est-il ? Je fais mes poches, je regarde dans mon sac, sur mon bureau, sous mon lit. Ma mère qui passe avec la caisse à linge me regarde m'agiter, elle me demande ce que je cherche. Je lui réponds que c'est mon téléphone qui s'est caché.
« Es-tu sûr de ne pas l'avoir oublié chez ta sœur ? Et tu rangeras tout ce que tu viens de mettre par terre, parce que je viens de passer l'aspirateur. »
« Allo.
- Laura c'est moi, juste pour savoir si j'aurais pas laissé mon portable ?
- Oui, il est bien là. D'ailleurs t'as eu de la chance car il a sonné juste au moment ou je fermais la machine à laver.
- Il était où ?
- Dans ton pantalon dégueulasse que t'as mis pour aller déménager je ne sais qui.
- Ah oui ! C'est vrai.
- Je te l'ai mis sur ton lit.
- Merci bien. C'est tout ce que je voulais savoir. A la semaine prochaine.
- Je ne sais pas si je serai là quand tu rentreras, j'ai prévu d'aller à Lille.
- Chez Damien ?
- Oui.
- OK. Bisou.
- Bisou. »
Je vais l'inviter au resto ça lui fera sûrement plaisir. La porte du bas est ouverte, la gardienne est dans l'entrée avec son balai et son air bougon. Je monte les escaliers quatre à quatre. Je frappe, essoufflé, à la porte de l'appartement des frères Mahogany. C'est Florian qui m'ouvre la porte. Il a une grande balafre au milieu du visage. Une cicatrice dont il a honte ça se voit. Néanmoins je reste stoïque, comme si je ne l'avais pas vu, comme s'il n'y avait aucun souci. Mes yeux soutiennent son regard dur ; je crois qu'il apprécie que je ne baisse pas les yeux devant son visage quasi-défiguré. On entend derrière lui les gazouillement d'une petite fille éveillée et gaie.
« Comment ça Lilian est à Paris ?
- Je croyais qu'il t'avais prévenu.
- Ben non. On a du se croiser.
- Ça doit bien faire une semaine qu'il y est lui.
- J'en reviens pas qu'il m'ait laissé rentrer pour rien. »
Je redescends les escaliers bredouille, et un peu énervé. Ce n'est quand même pas très sympa de sa part de m'avoir laissé rentrer pour rien, alors que je rentrais exprès pour lui. Du coup, je n'ai plus grand chose à faire ici.
Je remonte dans ma voiture pour rentrer à Plombières. J'avais bien fait de ne pas payer le parcmètre.