Fragment #88 - Réveil

Je me réveille dans mon nouvel appartement, la sensation est étrange. Ce lieux est le mien pourtant je ne me le suis pas encore approprié. Mon regard fixe le plafond et ses poutres : le bois est vieux, fendu par endroits, lézardé. Sa proximité a quelque chose de tranquillisant, ce n’est pas trop haut et inhumain, ni trop bas et oppressant. Je me lève et regarde le temps par une des fenêtres, le ciel est légèrement couvert mais on apperçoit le ciel par endroits. Je me détourne pour observer ma chambre : elle est jolie avec le lit futon recouvert d’une housse bleu turquoise, les deux petites tables de chevet et le tableau du « jardin d‘eau » de Monet. Je laisse mon lit défait et mes affaires traînées sur le sol.
Je me dirige vers la cuisine en passant par la salle de bain pour me débarbouiller le visage. Le contact du parquet sous mes pieds nus et de la pierre des murs sous ma main me rassure. Cet appartement est solide, il me rappelle une vieille bergerie avec ses plafonds bas.
J’arrive dans la cuisine et me prépare mon petit déjeuner : la Tassimo prépare le café, les toasts cuisent dans le grille-pain, et moi je me presse mes oranges. Alors que je dévore mes tartines, j’observe la cuisine et décide d’aller acheter des plantes. Le trou dans le sol, juste en dessous de la verrière, me déprime. Ensuite j’irai voir la salle de sport la plus proche et je me prendrai un café au « Fourmi ». Je dois aussi appeler ma sœur, pour l’inviter à déjeuner ou à dîner cette semaine. Même si notre collocation ne s’est pas très bien passée, je lui dois bien ça.
Je termine mon bol de café, content de ce programme qui va occuper une partie de ma journée. Il faudrait quand même que je me trouve un emploi pour ne pas être en permanence à la recherche de passe-temps. Je sors de la cuisine en laissant sur la table le pain de mie et le pot de Nutella.
La douche achève de me réveiller ; je m’habille face au miroir : un jean et un pull rose pâle. Le coiffage me prend un peu de temps, mes cheveux commencent à être trop longs. Je quitte la salle de bain, les serviettes sont étendues mais le pot de gel reste sorti, de même que mon boxer sale.
Je pense que je vais rapidement m’habituer au bordel. C’est finalement assez simple de ne pas ranger les choses, il faut juste y penser, se forcer un peu.
Je sors de l’appartement sans croiser mes voisins, ce qui me déçoit. Je devrais peut-être les inviter à boire un verre pour me présenter. A méditer.