Procyon
| Sujet: Fragment #209 – Do ré mi fa ti gue 21.07.09 16:31 | |
| Mardi 21 juillet 2009 à Paris 04h16. La ville, ses bruits et son air me fouettant le visage sont mes amis, dans ce combat contre la nuit. Mais cette dernière dispose d'une arme de choc : la fatigue. Celle qui me taraude depuis une vingtaine d'heure, celle qui ralentit mes coups de pédale, celle qui m'oblige à fermer les yeux de temps en temps. Elle est là, dans tous mes membres. Il semble que j'ai douze bras et dix-sept jambes à sa merci. Seul mon unique tête veut lui tenir tête, je l'en remercierais presque. Le vélo n'est certes pas le moyen de locomotion le plus rapide, amis je ne me suis toujours pas résolu à venir en voiture à la capitale. Ce qui rend mon trajet assez long. Très long. Bâillement. Vite, penser à autre chose qu'à la fatigue. Quoi ? Ces dernières quarante-huit heures. Oui, bonne idée. Je n'ai tellement pas eu de temps à moi que j'ai l'impression que ça n'a été en réalité qu'une longue, très longue, journée qui n'arrivait jamais à son terme. Heureusement que c'est les vacances et qu'il est censé y avoir beaucoup moins de monde ! De VSAV1, on a eu droit à un nombre considérable de départ pour secours à personne. Je ne sais pas combien exactement. D'autant que e m'en souvienne, le pire de la garde a été ce couple qui avait décidé d'en finir avec la vie. Elle a eu plus de couilles que lui, qui s'est fait vomir à temps. Sinon on les aurait trouvés, scène des plus romantiques, étendus dans les bras l'un de l'autre, du poison plein les veines, le cœur, le foie, les reins, les poumons, etc... On n'a eu droit qu'au pathétique mari en larmes, devant son défunt courage qui ne respirait plus depuis longtemps. Et puis cette jeune retraité laissée seule, par ses enfants depuis samedi matin. Trois jours de solitude, et il faut qu'elle appelle les pompiers pour qu'on lui dise qu'elle est en bonne santé et qu'il n'y a aucune raison de l'emmener aux urgence. Ce n'est pas méchant, mais nous ne sommes pas des assistantes sociales, et la période d'été, période de contrastes davantage marqués que de coutume, entre ceux qui s'amusent, et ceux qui sont mis à l'écart. Elle 'a fait un peu de peine, mais après plus d'une journée sans dormir, j'aurai largement troqué cette visite au quatrième étage d'un immeuble de banlieue par une sieste que j'estime mériter. ... Une pensée réconfortante, avec les trois jours de repos qui s'annoncent devant moi. Je tourne la clé dans la serrure, referme la porte, me couche. Un dernier effort pour me plier et défaire mes lacets. Je laisse tomber mes chaussures sur le plancher. Ce n'est que dix heures plus tard que je me décide à me déshabiller pour me glisser sous la couette. | |
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Menkalinan
| Sujet: Re: Fragment #209 – Do ré mi fa ti gue 01.08.09 0:00 | |
| Et bien, c'est pas une vie que j'envie... | |
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