Procyon
| Sujet: Fragment #214 – Ours 10.09.09 16:09 | |
| Mardi 08 septembre 2009 à Paris 10h16. Dans ma tanière parfum ''fauve en cage'', j'enrage chaque jour un peu plus. Je déambule en clopinant de la chaise au canapé. Je me lève parfois pour regarder à la fenêtre. Il peut m'arriver d'envier pendant plus d'une heure l'extérieur en léchant du regard ce surplus d'activité. Tout bouge à chaque instant ; piétons, cyclistes, automobilistes sillonnent ma rue autant que je m'ennuie. J'ai l'impression que les journées passent déjà plus vite qu'au début de ma convalescence. On s'habitue à l'ennuie. Au rien. Je ne fais rien. Mais comment faire 'Rien' ? C'est impossible. Faire 'rien' c'est déjà faire quelque chose. Je torture mon esprit et ça m'occupe. Je réfléchis beaucoup à mon avenir. Je doute et me remets en questions. Les choix ont-ils été les bons ? Comment le savoir ? Je ne pourrais jamais revenir en arrière, et personne non plus. Il y a des sentiments que l'on perd à tout jamais en même temps qu'on les expérimente ; et moi je suis là, à faire rien alors que je pourrais tellement utiliser ce temps utilement. J'ai besoin de me sentir utile. Utile. Dans ma caverne ambiance ''ours mal léché'', j'apprends à ne plus m'énerver pour rien. Ce n'est la faute d'aucune de mes aides-soignantes si j'en suis arrivé là. Je les remercie d'être présente. Je me tiens à le faire au moins une fois par jour. Depuis hier. Mais croyez moi, ce n'est pas facile d'avoir une citrouille au bout de la jambe et de ne pas pouvoir l'éclater. Surtout quand on sait que la surprise à l'intérieur du Kinder, c'est votre pied qui vous aiderait à coup sûr pour vous déplacer. Pas droit au pied droit pendant un mois ; et je ne suis, moi, pas très adroit, sans pied droit. | |
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