Fragment #3 - Une nuit de trêve - une nuit de rêve

Ce matin, je me suis réveillé face à Emilie, tous deux en position fœtale. Elle est si belle, si douce. La voir dormir est un spectacle.
Sans m’en rendre compte, je passe délicatement le dos de mes doigts sur sa joue, je la perturbe. Il est 5h20. Je dois partir à 8h pour mes cours. Je décide de passer le reste du temps à la contempler. Je pense à ses grands yeux mauves, cachés sous des paupières aux cils naturellement courbés, ses lèvres, pulpeuses et d’une extrême douceur. Je pense à sa marque de l’Ange, l’endroit précis où le doigt de l’Ange s’est posé, à la base du nez, jusqu’à la lèvre supérieur. Cet Ange, qui s’est penché sur elle à sa naissance, devait être très adroit pour avoir rajouté un si beau détail sur ce divin visage. Une touche, certes insignifiante, mais tellement sexy. Ses longs cheveux châtains clairs, tout ébouriffés par le sommeil englobent son visage et s’étalent sur l’oreiller. Cette image me donne envie de lui faire un portrait, qui ne sera jamais autant parfait qu’elle ! Avec la plus grande délicatesse, pour ne pas la réveiller, je sors du lit, j’attrape mon sac, et j’en retire un calepin. Je sors un crayon et je l’observe sous le meilleur angle possible. Le lit étant juste à côté de la fenêtre, à chaque fois qu’une voiture passe devant, je peux observer les rayures horizontales qui transpercent son visage. Ca donne un air de Marilyn Monroe.
Emilie est nue sous la couette. Je l’ai un peu bousculée en sortant mais elle a le sommeil lourd. Maintenant, elle a à peu près la même position que Rose dans Titanic, lorsque son amant la dessine sur son divan. Bon elle n’a pas un bijou magnifique autour du coup mais toute sa beauté réside dans ce visage apaisé. Et puis, je n’ai pas le même sex-appeal que ce fameux amant…
Je commence par la forme du visage, surtout, respecter les proportions ! Faire un portrait n’a jamais été mon domaine de prédilection. Mais je me laisse emporter plus par ses courbes et ses formes que par mon calepin. Je finis par le poser contre mon ventre et par l’observer. S’éloigner d’elle rend la vue beaucoup plus attrayante : certaines parties de son corps sont plus accessibles. Je repense à notre soirée d’hier soir. Après ma minute nostalgie, elle m’a sautée dans les bras. Ma sœur n’était pas encore rentrée et je savais qu’elle n’allait pas arriver avant au moins 1h, alors, comme à l’accoutumé, j’ai allumé une bougie à la cuisine, signalant qu’il se passait des choses qu’il ne fallait surtout pas déranger dans ma chambre…
2 semaines sans se voir, c’est long ! Les tensions sexuelles se sont accumulées et c’est tout naturellement que nous avons fait l’amour une bonne partie de la nuit. Après des baisers échangés, sur la bouche, dans son cou, après lui avoir mordillé ses lobes, nous nous sommes retrouvé en sous vêtements sur mon lit. Je lui dégrafais son soutien-gorge et j’en profitais pour titiller du bout de ma langue ses deux magnifiques tétons. Je remontais pour l’embrasser, ma main, adaptée à la forme de sa poitrine, n’arrêtait pas de la caresser. Je descendis ma tête encore plus bas, passa à côté de son nombril, tout en sortant légèrement ma langue, frôlant sa peau... Je finis par enlever, à l’aide de mes dents, son string qui la rendait encore plus désirable. Avant d’avoir eu le temps de faire surgir en elle une fontaine de plaisir, elle me plaqua violemment contre le lit et ne resta pas longtemps la bouche vide… Mon dieu quel plaisir ! Sentir sa langue passer délicatement là où il faut me submergea d’une envie bien particulière mais tellement coutumière. Les préliminaires étaient finis. A peine le temps d’enfiler une capote et ce fut l’extase… D’abord le 69, puis la levrette, le missionnaire, et d'autres positions que je ne connaissais pas ou plus. A chaque fois que je sentais le summum arrivé, nous restions statiques et attendions quelques secondes, histoire de faire durer le plaisir. La première fois de la nuit où nous l’avons fait, elle a eu 3 orgasmes les uns après les autres. Quant à moi, je finissais par jouir grâce à l’adresse de sa langue… 7 fois plus tard, nous décidions de nous arrêter là, la fatigue se faisant trop importante…

7h. Je sortais de ma chambre, la laissant dormir et je partis à l’école. Je passais ma journée à penser à elle. Lorsque Juliette me vit, elle reconnut tout de suite les traits d’une « bonne nuit de sexe » sur mon visage. Bizarrement Mathieu ne m’a pas lâché un regard, peut être l’a-t-il sentit lui aussi. Toute la journée, j’étais sur un petit nuage et cette sensation ne s’est même pas atténuée lorsque j’ai répondu à Elliott. Au contraire, je me sentais bien, pas angoissé, je savais que la vérité allait éclater :