Isis
| Sujet: Fragment #6 - Nostalgie 27.03.10 22:04 | |
| Vendredi 26 mars 2010 au parc de la Tête d’Or Emilie est partie. Cela ne fait pas longtemps, mais je n’ai aucunes nouvelles depuis. Comme si elle était morte. Elle m’a conseillée de l’oublier mais je n’y arrive pas, je suis obnubilé par elle. Je suis devenu bon à rien. Je n’arrive plus à me concentrer, je ne suis plus productif, je n’ai plus d’imagination. Je ne suis même plus excité à l'idée de chercher les différents symboles dans les œuvres que je contemple tous les jours… Chose qui me plaisait particulièrement avant. Et je vois Juliette se désespérer de mon état léthargique. Je la soupçonne même de comploter avec Mathieu pour qu’il me change les idées… Je ne vais pas à l’école. Je ne serais pas productif de toute manière. Une seule image me revient tous le temps : Elle. Elle, en train de dormir, Elle, en train de me sourire, sa tête juste au dessus de la mienne, ses cheveux touchant le sol, les voir se poser à côté de mon visage, comme si une barrière devait être érigée le temps d’un baiser.
Je suis au parc de la Tête d’Or. A l’endroit précis où cette scène du baiser s’était déroulée. Nostalgie. Je désire pourtant passer à autre chose mais j’ai besoin d’un déclic, que quelqu’un me secoue. Mon portable sonne : - Allô ? - Gab, c’est Hanna. T’as fait ton sac pour tout à l’heure ? On part vers 15h je te rappelle. Bordel, toujours au mauvais moment… Je n’ai aucune envie de voir, ni d’entendre ma chère et tendre soeur. - Hum… oui, je vais bientôt rentré à l’appart là. Je vais le faire et je t’attends. - Si t’as le temps, fait un brin de ménage s’il te plaît. Comme si elle n’était pas au courant de tous ce qu’il se trame. Comme si elle n’était pas à l’appart le jour où Emilie est partie. Comme si elle ne m’avait pas vu complètement bourré hier lorsque Juliette m’a ramené… Je hais cette « femme ». Depuis ma plus tendre enfance, ma sœur n’a jamais montré de l’affection à mon égard. Elle seule compte. Même nos parents sont dans son ombre. Elle est au dessus de tout, rien ne peut l’atteindre, pas même l’amour des quelques petit-copains qu’elle a eu. Cette « femme » est de glace. - Je verrais. A toute. Je raccroche avant même qu’elle ait eu le temps de me dire au-revoir. Vivement mon retour. Le Jura, la vie, la nature. Se balader en forêt et la voir se développer, reprendre ses droits. Se ressourcer. J’espère que ça m’aidera à me détacher d’Emilie. Et puis, demain, je vois Elliott, pour parler de Victor. J’ai hâte mais je crains énormément cette discussion. Autant je peux en ressortir plus fort et « heureux », autant je peux continuer à creuser mon trou… Je lui envoie en vitesse un petit message : « Au fait Elliott, et désolé pour le jour de retard mais : BON ANNIVERSAIRE ! 22 ans, ça commence à faire ! Biz et à demain ! » | |
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