Fragment #18 - Ami-ami

« La journée d’hier était magique, dis-je en arrivant en vue de Lilian. »
Il est sur le perron, faisant mine de ne pas m’attendre. Ok, j’ai quelques minutes de retard, mais le DM de maths peut bien attendre un peu. Il est toujours souriant, c’est agréable de voir des gens qui ont toujours la joie de vivre. Je suis déjà venu chez lui, mais je découvre pour la première fois sa chambre. Elle est éclairée par une fenêtre dans le toit. La dernière fois nous nous étions limités à la cuisine, pour un goûter sommaire, frugal, mais suffisant. C’est petit à petit que je découvre sa maison, et Lilian par la même occasion. Il s’est ouvert à moi au fur et à mesure que je m’ouvrais à lui. C’est je pense un ami, plus que la simple personne avec qui je fais mes devoirs de maths. Un vrai ami. Mon premier ami. Mon seul ami. Ma vie est si simple, si belle en ce moment. Une amoureuse. Un ami. La réussite de ce que j’entreprends. J’ai tout ce que je veux, et je ne désire rien ; serait-ce le secret du bonheur ? Le fait est que je suis heureux d’un rien. Adieu l’Alexandre bougon, l’Alexandre solitaire, l’Alexandre malheureux… Bonjour à moi, à ce moi, ce nouveau moi. Je vous salue petites molécules formant l’être que je suis, et vous remercie.
« Allô ! Tu m’écoutes ou pas ? Moi je pense qu’il vaut mieux commencer par développer avant de dériver.
- Euh oui, oui bien sûr. »
Sans conviction bien sûr, je m’exécute et lui arrange l’écriture de la formule.
« Tu ne m’écoutais pas ?
- A vrai dire non, mais je suis persuadé que tu as la solution.
- Non pas encore, il me manque ta partie, pour pouvoir conclure.
- Ok. Sinon tiens, je t’ai apporté un paquet de bonbons, dis-je en lui tendant un sachet que je venais de prendre dans mon sac. »
En me relevant, je vois à travers la fenêtre le ciel, et m’étonne encore de le voir si beau. Tout est beau en ce moment.
Nous nous remettons au travail en nous goinfrant de friandises, comme au soir d’halloween, où il est resté dormir chez moi, après qu’on soit allé faire des blagues dans mon village. C’est bon et rassurant de voir qu’on est sur la même longueur d’onde avec des gens plus ou moins proche. J’espère que ça va durer, durer encore et encore.
Il y a deux heures que nous avons fini de travailler, mais nous sommes toujours devant son bureau à rire d’un rien, à se raconter de petits secret et à racler le fonds du paquet en espérant en trouver encore. Nous sommes semblables à nous comprendre parfaitement, différent à avoir envie de se découvrir, et heureux beaucoup, passionnément, à la folie. J’aime cette relation et je commence à l’aimer pour ce qu’il est, ce qu’il fait, pour être mon ami, mon amant de pensées. Je crois que je discute encore plus avec lui qu’avec Annabelle ; différemment en tout cas, il n’y a pas de désir de plaire, juste l’envie de rester nous même et de partager ce nous sommes avec l’autre.
Ephaïstion, ne cherche plus, je t’ai remplacé.