Procyon
| Sujet: Fragment #63 – Eph et mère 12.04.08 11:54 | |
| Vendredi 21 mars 2008 à Plombières les Dijon 15h59. Autant profiter du soleil quand il est là. Depuis ce matin il pleut. Et on peut s’estimer heureux : il ne neige pas. Besançon et Vesoul sont sous la neige. Ils le disaient à la météo ce midi. Après avoir passé près de quatre heures à répondre à des questions sur le code de la route, je m’accorde un peu de repos. J’enfile donc mes baskets et pars pour une petite dizaine de kilomètres. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh. Deux heures ce matin, et autant cet après-midi pour pouvoir passer mon code dans les plus brefs délais. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh. Je suis super motivé. Mais c’est vrai que ça tape sur le système assez rapidement. C’est répétitif. C’est fatiguant ce silence, et cette pénombre. Il y a peut-être aussi le fait que je n’ai pas réellement fait fonctionner ma matière grise depuis des lustres. J’ai obtenu mon BAC en juin, bosser à la mairie –préposé aux photocopies- en juillet, j’ai ensuite fait les vendanges, puis depuis octobre je fais près d’un stage par mois pour les pompiers, et consacre le reste de mon temps à faire du sport ou voir Lilian. Alors normal, que sans être bête je trouve quelque difficulté à me concentrer deux heures d’affilée. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh. Et puis le célibat me pèse sûrement sans que je m’en rende compte. Lilian l’a compris depuis quelques temps, parce qu’il évite de se trouver avec Robin quand il sait qu’on doit se voir. Pour preuve, hier il était tout seul. J’espère que Robin ne pense pas que je ne l’aime pas. Au contraire. Ou alors c’est peut-être que c’est lui qui ne m’aime pas. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh. Comment rencontrer de nouvelles personnes ? Je fais bien quelques soirées. Mais je n’y rencontre personne à ma convenance. C’est vrai aussi que lorsque je vais au Wooz-Bar pour accompagner Lilian –bien qu’on s’y amuse beaucoup- je ne risque pas de trouver chaussure à mon pied. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh... En fait ce doit simplement être la solitude. Je passe mes journées tout seul. Bien sûr de temps en temps quelqu’un m’accompagne quand je vais courir, mais je préfère allonger les foulées en solitaire. Par contre le reste du temps, avoir quelqu’un à mes côtés pour le quotidien de tous les jours. Pour la routine journalière. Simplement pour me réchauffer le cœur de sa présence, une charmante demoiselle ravissant mes journées, c’est ça qu’il me faut. Fouhh fouhh inh, fouhh fouhh inh. De quoi me plains-je ? Finalement cette situation c’est moi qui l’ai choisie. Et j’espère partir bientôt pour la capitale et ses casernes grands formats. Alors cours et tais-toi. Tiens, Eph, ça fait longtemps que je ne t’avais pas entendu. | |
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