Fragment #7 - Une arrivée passionnée

Il est enfin 13h11, et mon train entre en gare de Paris gare de Lyon, comme dit le Monsieur dans le haut-parleur de la gare.
J’ai toujours ce même petit frisson dans le fond de l’estomac quand le train entre en gare. Comme une sorte d’appréhension, de première rencontre, à chaque fois. Comme si j’allais à la rencontre d’un être inconnu et mystérieux, que je m’apprête à découvrir.
Je parcours ce quai qui me parait faire des kilomètres. Du plus loin que mes yeux peuvent voir, je cherche mon magnifique inconnu au bout du chemin, je plisse les yeux pour mieux distinguer les formes, les couleurs. Je le cherche, mais je ne le vois pas, comme toujours…
Plus mes pas me rapprochent de lui plus mon cœur bat vite, plus mes mains deviennent moites, et plus j’ai hâte de me retrouver enfin dans ces bras, forts et rassurants…
Et puis tout à coup je le vois, adossé à un poteau dans la gare, là où il m’attend toujours finalement. Il me voit. Il me sourit… Il est tellement beau, toujours autant que la dernière fois. Je m’étonne à chacune de mes arrivées de combien il peut me subjuguer, m’attirer… me charmer en un seul regard. Mes pas se pressent pour parcourir les derniers mètres, et je me jette enfin dans ses bras. Il me serre fort, je sens son cœur battre contre ma poitrine qui frémit. Il me fait tourner, comme dans les films ! On déclenche le sourire de certains parisiens étonnés de ce manège. J’aime quand il m’accueille comme ça, je retrouve mes fantasmes de petite fille romantique !
Ses lèvres se pressent enfin contre les miennes, son corps contre le mien. Je frémis des pieds à la tête, il m’avait tellement manqué.
Je le sens tout contre moi, j’en rêvais depuis des semaines…Et je n’ai à présent qu’une seule idée en tête, la même que lui, faire l’amour passionnément comme si l’on n’avait jamais eu à se quitter ces quelques semaines. En un regard il comprend qu’il faut vite rentrer à la maison.
Le trajet de métro est interminable, je sens ses mains sur mes cuisses, son regard plein de promesses qui me caresse. Cette attente est insupportable, je voudrais déjà sentir son corps fort et tendu tout contre moi, sa peau si douce au contact de la mienne.
On fait le chemin qui sépare la sortie de métro à chez lui en courant, comme des enfants, à perdre haleine. On rit à en perdre le souffle, les gens qui nous croisent sourient devant nous.
Et puis on arrive enfin, l’excitation est à son comble. Il m’embrasse passionnément, nos gestes sont imprécis et saccadés. Il s’affère à combler mes lèvres en même temps qu’il essaye de déverrouiller la porte… Elle claque enfin derrière nous, et nous avons l’après midi entier à nous, rien qu’à nous, pour réapprendre nos corps passionnément…