Fragment #101 – Six mois

« Mais je vais te coucher où moi maintenant hein, tu peux m’le dire chipie ? »
Kokhavah me regarde en se bidonnant. Elle sent bien que son lit devient trop petit, envahit par toutes les peluches qu’elle a reçues en cadeau pour son anniversaire. Elle a été pourrie-gâtée ! Si c’est comme ça pour ses 6 mois, je n’ose pas imaginer ce qu’il se passera lors de son tout premier anniversaire !

Mais c’était bon d’avoir tous ces gens autour de nous, tous ceux qui comptent pour nous, et pour qui nous comptons aussi, je crois. Notre famille, bien sûr, mais aussi nos amis, et tous ceux qui ont un lien plus ou moins fort avec la petite. J’étais super heureuse de voir que Lilian était là, accompagné d’Alexandre, comme je lui avais proposé. Je les regardais tous les deux, un peu paumés. Attendant leur tour pour pouvoir enfin prendre la petite divinité dans leurs bras !
Quand ce fut autour de Lilian, il aurait été difficile de ne pas voir à quel point son visage s’est éclairé au moment où Anne-Ka a posé Kokhavah dans ses bras. Des risettes aux gazouillis, des sourires aux babillages… Un vrai tonton-gâteau ! Ca me touche toujours autant de le voir si impliqué dans la vie de ma fille, sûrement un moyen de me dire que même si Julian n’est pas vraiment présent, Kokhavah sera toujours un peu en contact avec sa famille paternelle à travers son oncle. Puis la petite déesse passe dans les bras d’Alexandre, qui a l’air beaucoup moins à l’aise ! Il faut dire que la dernière fois qu’il a pris cette petite chose dans ses bras, elle venait à peine de voir le jour. Quand je repense à tout ce qui s’est passé en six petits mois, en si peu de temps. Combien les choses ont changé…
Notre nouvelle vie, Théo, la recherche de l’appart.
Alexandre se déride doucement au contact de la petite crevette qui gigote dans ses bras, mais se décide quand même à la passer à Gwen qui trépigne à côté de lui.
C’est bizarre, je vois cette scène, tous ces gens, comme si j’étais simplement spectatrice de tout cela. Comme si je n’étais plus moi. Je constate simplement. Ceux qui sont là, ceux qui n’y sont pas.
Et je me dis que nous sommes plutôt bien entourées Koko et moi.
Théo arrive à pas de loup derrière moi et m’entoure la taille de ses bras rassurants.
« Ca va mon cœur ? Tu as l’air préoccupée.
- Non non, tout va bien. Je regarde simplement la huitième merveille du monde passer de bras en bras !
- Quelle star, pas vrai ! Comme sa maman… »
Je me retourne et me blottis dans ses bras. Oui décidément, nous sommes bien entourées…