Alsciaukat
| Sujet: Fragment #75 - Départ & Arrivée 13.04.08 16:26 | |
| Samedi 21 avril 2007 de Saint-Avertin à Léon J'installe mon sac dans le coffre de la voiture. Je commence à regretter d'avoir accepté de partir avec eux. Ruiner ce qui se construit entre Jérôme et Christelle ne vaut pas le sacrifice d'une semaine loin de tout que je m'apprête à faire. Tant pis. C'est décidé. Il n'est plus temps de reculer. Le coffre claque en même temps que mon père s'installe au volant pour sortir la voiture du jardin. Je ferme le portail derrière le véhicule, puis embarque. Le long trajet en compagnie de Jérôme me réjouit à l'avance, en particulier quand je vois cette étincelle de joie dans ses yeux, qui me laisse à penser qu'il va vouloir communiquer...
J'accélère pour m'insérer sur l'autoroute. J'ai décidé de prendre un peu le volant après la pause du déjeuner. Conduire n'est pas désagréable, et ainsi j'ai une excuse supplémentaire pour ne pas vraiment répondre, et éviter qu'il insiste lorsqu'il me pose des questions. « Et sinon, Léo, je ne t'ai pas demandé depuis longtemps, les filles ? » J'augmente le son de la radio.
Comment est-ce raisonnablement possible de construire d'aussi petites habitations ? Jérôme dormira dans ce qui tient lieu de salon-salle à manger, et pour ma part je prendrai le lit qui occupe la quasi-totalité de la pièce à côté. Je dépose mon sac sur une étagère dans un placard à peine assez large et profond. Je ne puis m'empêcher de murmurer : « Mauvaise idée, mauvaise idée... - Qu'est-ce qu'il y a ? me crie Jérôme depuis l'extérieur. - Rien, je parle tout seul... - Tiens, Léo, viens voir, Christelle est là ! » Bon... la confrontation... je sors du minuscule abri qui doit nous tenir lieu de maison, et vois dans une voiture une femme de l'âge de Jérôme qui lui fait de grand signe de la main en se garant à côté de notre voiture. Du côté passager, une jeune fille de quinze ans regarde la scène d'un air absent. Le véhicule s'immobilise, le bruit caractéristique du frein à main retentit, puis les deux nouvelles venues en sortent et font la bise à mon père. Je m'approche lentement. « Christelle, voici donc mon fils Léopold ! Léo, Christelle, et voici également Léa, sa fille. » Léa. Bon sang, quelle idée de fréquenter une femme dont la fille s'appelle Léa ! Je m'avance pour leur faire la bise, un masque glacé sur le visage. Christelle, elle, déborde d'enthousiasme. « Je suis contente de te rencontrer enfin, ton père m'a beaucoup parlé de toi ! » Merci pour la phrase rituelle... Je ne décoche pas un sourire, aussi hésite-t-elle un instant, avant de se reprendre en entamant la discussion avec Jérôme. Je fais la bise à Léa. Elle n'a pas l'air plus heureuse que moi. Ces vacances promettent d'être joyeuses... | |
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