Alsciaukat
| Sujet: Fragment #127 - Un dimanche de vacances 13.04.08 18:11 | |
| Dimanche 6 janvier 2008 Joué-Lès-Tours Je sens le vent et les cheveux de Léa me fouetter le visage, mais n'ose pas fermer les yeux de peur de tomber. Juste devant, Léa, que je tiens par la taille, rit à pleins poumons. Je la lâche en sentant que la situation devient peu stable, et nous nous arrêtons un peu plus loin. « Attend, deux seconde, j'ai reçu un sms. » Je m'assois à côté d'elle sur le trottoir tandis qu'elle sort son portable. Je souris encore de la descente. L'air est froid, mais j'ai presque chaud, emmitouflé dans mon blouson, une écharpe autour du cou. J'observe Léa, qui porte le manteau que je lui ai offert à Noël. Il lui va bien, et elle l'aime beaucoup. Il lui confère une élégance plus grande encore que celle qu'elle a naturellement, avec la cascade de ses cheveux dorés qui tombent sur les épaules, le col qui remonte jusqu'à son menton. L'étincelle dorée brille dans ses yeux, illumine son visage, ses pommettes rosies, son nez fin, sa bouche esquissant un reflet de mon sourire. Salut Léa ! J'ai appris que tu avais cassé le nez de l'autre abrutie de Julie ! Bien joué, tu es mon idole. Un sms de Fanny, une amie à elle que je ne connais que par ce qu'elle a pu m'en dire. Je ne peux m'empêcher de rire, mais Léa est encore un peu mal à l'aise. Malgré tout elle essaie de rire aussi en rangeant son portable sans répondre, et pose sa tête sur mon épaule. Je passe mon bras autour d'elle. Nous avons appris mardi matin qu'il s'agissait de plus qu'un vaisseau éclaté, et Léa s'en est voulue toute la journée. J'ai du mettre toute ma force de persuasion à l'ouvrage pour lui remonter le moral, ainsi qu'une promenade à roller. Nous n'en avons guère reparlé par la suite, et Christelle n'est pas au courant, pas plus que Jérôme. Sacré départ pour l'année 2008. « On rentre ? » J'acquiesce d'un signe de tête sans me départir de mon sourire. Je suis amoureux. Je défais les scratches de mes rollers en même temps que Léa, et nous remontons la côté à pieds, les platines à la main. « Tu as encore un peu de boulot, toi, non ? » Je marmonne une réponse incompréhensible, si bien qu'elle éclate de rire. « Concentre-toi déjà sur le tien ! - Moi j'ai tout fait, je suis sérieuse... J'avais déjà fini la semaine dernière. - C'est ce qu'on dit ! » Elle me bouscule gentiment et prend quelques mètres d'avance. Je la rattrape et lui ouvre le portail de notre maison. Une fois à l'intérieur, nous déposons les rollers dans l'entrée, à gauche, avec nos chaussures normales, retirons celles que nous portons. Christelle passe la tête par l'ouverture qui mène au salon. « C'était sympa ? - Très. - Vos rollers roulent toujours aussi bien ? - Y a pas à se plaindre, répond Léa. » Nous montons dans ma chambre, où mes affaires de cours sont étalées sur le bureau. Je saisis le classeur de mathématiques et le dépose sur le lit où Léa s'est déjà assise. Je m'allonge sur le ventre et commence à relire mes cours, sa main dans mes cheveux. | |
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