Bételgeuse
| Sujet: Fragment #48 - Drogues 13.04.08 18:43 | |
| Mardi 5 septembre 2006 à Dijon Ai-je dormi? Je crois. J'en suis même presque sûre, et vu la dose d'essence de lavande que j'ai inhalé, il y a plutôt intérêt. C'est Charlotte qui m'a dit que la lavande avait des vertus relaxantes ; je ne sais pas si ça m'a relaxé, en tout cas ça m'a complètement shootée. J'ai l'impression qu'une barre de fer s'est logée dans mon crâne, à cause de la dose de sommeil, présente, mais insuffisante, et pourtant je sens que mon corps a avalé autant d'heures de repos d'affilée qu'il en est capable. Je me tourne sur le côté, et la barre de fer se déplace en même temps, et vient frapper contre l'intérieur de ma tempe. J'ouvre difficilement un œil, et déchiffre l'heure inscrite sur mon réveil. 17H34. Waow. Ca fait... à peu près 11h de sommeil. C'est énorme. Mais je peux me le permettre, vu comme je suis débordée. Pffff... Je n'ai même plus un voisin qui vient me demander du sucre ou m'inviter à prendre le thé. En y repensant, c'est énervant, bien sûr, que ce petit connard prétentieux me fasse ça à MOI, mais en fait... c'est presque triste, aussi... Je me tourne à nouveau sur le dos. Si j'appelais Francis? Mais il va finir par se dire que je ne peux pas vivre sans lui, et ça, je ne le veux pas. Bien sûr que c'est faux. J'arrête quand je veux. J'attends que mes yeux fassent la mise au point, et quand je vois clair, je me lève lentement, attrape en passant mon paquet de clopes qui traîne sur la table, me poste à la fenêtre, pour ma première bouffée de nicotine matinale. La chaleur est revenue, et j'ai presque envie de mettre des lunettes de soleil pour regarder dehors ; je plisse les yeux, puis les ferme totalement, m'emplissant de goudron, charbon, et de toutes ces substances que paraît-il on trouve dans mes Demoiselles de Fumée. J'attrape la boîte de Doliprane, enfin c'est du générique, mais j'appelle toujours ça du Doliprane, sors une plaquette argentée, appuie sur les cachets qui ne veulent pas sortir. Quatre, ça va aller, non ? La barre de fer qui écrase mon cerveau va bien finir embrumée sous deux grammes de paracétamol, merde! Je me brûle avec le café qui n'a pas encore fini de couler, avale les cachets. Puis je me rallume une clope, et tombe en contemplation devant le liquide brun-ambré qui coule goutte à goutte dans un grand récipient de verre. | |
|