Aldébaran
| Sujet: Fragment #113 - Contre-coup 20.04.08 21:57 | |
| Dimanche 6 mai 2007 à Dijon Tu crois qu’il va beaucoup bouger cette nuit dans son lit ? Tu crois qu’il va rêver ? Tu crois qu’il va enfin comprendre qu’il est arrivé au sommet ? Tu crois que ça lui fait plaisir ? Sans aucun doute. Je le vois déjà au fond de son lit, tout son petit corps secoué par les convulsions de l’orgasme. Je parle tout seul. Un comble, ça ne m’était encore jamais arrivé. J’ai peur. Tout au fond de mon être, j’ai peur, c’est la seule chose que je sais. La peur insidieuse qui me ronge les boyaux. On ne sait pas encore ce qui est prêt à nous tomber dessus. Le Président sera-t-il à la hauteur de ses promesses ? J’espère, qu'il ne tiendra pas ses promesses, sachant qu’aucun Président ne l'a jamais fait, mais si celui-là le faisait? Qu’adviendrait-il de notre pays? Les Etats-Unis sont honnis grâce aux quelques années de la présidence Bush; qu’adviendra-t-il de nous ? Je pense au Président que l’on va avoir. A-t-on déjà vu un pays sans première dame ? Ca sera la première fois, c’est peut-être encore plus beau qu’un pays avec une femme à sa tête, non ? Je n’ai plus envie de penser. J’ai juste envie de m’enfouir plus à fond encore dans les draps de Jonathan, entendre le bruit étouffé des journalistes à la télévision. Descendre sous les couvertures, glisser jusqu’au fond du lit. Tout au fond, jusqu’à la bordure que Jon a parfaitement faite ce matin. Peut-être qu’une fois au fond du fond, je ne pourrais plus respirer. Peut-être que si je dors toute la nuit là au bout, je me réveillerai au Paradis. Ou en Enfer, je n’en suis plus très sûr. Ce sont les mains douces de Jon qui me ramènent, son contact léger et caressant qui me remonte à la surface, ces lèvres qui me ramènent à la vie. Il n’est pas temps de mourir. Finalement, tout le monde sait qu’un Président n’a jamais fait grand-chose et qu’en cinq ans les affaires importantes n’avancent pas, ou alors sont mise à bas au mandat suivant. Finalement, peut-être que ce n’est pas si mal que ça. J’ai froid un peu, et je me résigne, je suis trop fatigué pour penser encore. Je m’endors lentement contre la douce chaleur de la peau de mon amant. Un dernier baiser à sa peau satinée, un ultime clignement des deux yeux, et je passe des bras de mon Jon à ceux de Morphée. | |
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