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 Fragment #2 - Bleu Moscou

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Nunki

Nunki



Fragment #2 - Bleu Moscou Empty
MessageSujet: Fragment #2 - Bleu Moscou   Fragment #2 - Bleu Moscou Empty01.05.08 3:56

Vendredi 22 décembre 2006
à Dijon

Le ciel indigo, comme les eaux profondes et glacées de l’océan glacial arctique…
Je regarde à travers la fenêtre embuée, la profondeur de ce bleu matinal. Il est tôt, mais je n’ai pas cours aujourd’hui, je suis en vacances. Traumatisé par une nuit agitée, je me suis levé et suis allé prendre un café dans la cuisine. L’obscurité qui m’entoure, comme les eaux entourent un sous-marin nucléaire, ne m’effraye pas. J’aime le noir, me déplacer sans rien voir. La lumière me fait mal aux yeux et à la tête, et gêne le sommeil de mes parents, encore dans les bras de Morphée.
Ce bleu si sombre, qui me réveille doucement avec l’aide du breuvage noir, me fait penser à Mylan, mon meilleur ami. Ce bleu est le même que celui de Moscou, au petit matin. Moscou. La ville de mon être cher. La ville où il se trouve actuellement, pour les vacances de Noël. Ses origines russes nous séparent au moment des vacances, où il retourne voir certains membres de sa famille. Oui, je vois encore la basilique multicolore, éclairée à la fois par le sol et le ciel, je vois encore nos retrouvailles dans ton pays. Nos après-midi à la galerie Trétiakov, nos virées interminables dans le magnifique Métro de Moscou.
Et tu me laisses là…
Pourquoi suis-je ici, à espérer te revoir ? Après tout, nous avons rien à voir, tous les deux. C’est vrai, je suis de sang moitié écossais, moitié français, et toi, tu es français de parents russes. Je pourrais te rejoindre à dos de sous-marin nucléaire, ma chapka couronnant mon auguste personne, et tu m’attendrais devant le mausolée de Lénine, en kilt, la cornemuse au bras. Mais cette scène n’a aucun sens. Au fond, tu ne penses même pas à moi, n’est-ce pas ? Tu m’ignores et tu crois que je t’ignore. Nous continuons de nous repousser, comme les électrons s’écrantent entre eux, autour du noyau de l’atome. Au fond, tu ne connais rien de moi, et je ne connais rien de toi, même depuis tout ce temps. Nous ne partageons que des moments agréables ensemble, comment cela pourrait suffire ? Ta place est là-bas. Au cœur de tes racines si chères, au milieu des danses caucasiennes, dans la froidure extrême de la toundra. J’apprendrai à détester tout ça, j’apprendrai à te haïr, et à t’éliminer de mon esprit. Si tel est ton désir.
J’essaye de te faire du mal mais je n’y arrive pas. Tu dois être le seul. C’est tellement agréable, la sensation de tension qui existe entre deux personnes qui s’affrontent. Mais pour toi, c’est impossible. Je regarde les couteaux tranchants dans l’évier. Je devrais t’en planter un et déchirer ta chair pour te faire hurler de douleur, et m’en délecter. Mais l’idée même de cet acte me fait éclater en sanglots silencieux. Pourquoi ta souffrance m’est insupportable ? Peut-être parce que c’est à moi de souffrir. Et j’y arrive très bien. Regarde. Je suis à genou dans ma cuisine, et je pleurniche bêtement. Mes cheveux, comme des algues, mouillés aux pointes par mes larmes. Et je sombre dans le bleu indigo de Moscou, un bleu maritime qui me noie. Tel un pétrolier russe. Mais tu n’arriveras pas, à bord de ta troïka, pour me sortir des eaux noires qui envahissent mes poumons et m’asphyxient. La souffrance n’en sera que plus jouissive pour moi, et j’apprendrai à respirer cette eau meurtrière. Je nage à présent, rongé par la haine. La haine de te haïr. Je ne peux pas te haïr, alors j’essaye de t’oublier. Mais toujours ce bleu, phosphorescent, qui harcèle mon nerf optique. Je souffre de l’aurore, comme un vampire qui craint le lever du soleil. Je retourne me coucher.
Dans mon pyjama bleu trop grand, je me traîne dans ma chambre où j’aperçois, à travers la fenêtre, le rose pâle du soleil, qui n’arrive pas à sortir de son lit. « Eh bien moi, j’y retourne ! ». A peine glissé sous ma couette, je perçois une lumière étrange : la lumière bleue de mon portable, j’ai un message. J’hésite à regarder, puisqu’à cette heure, je reçois souvent un texto bête qui m’indique le nombre de mes messages vocaux. J’ouvre mon portable pour supprimer le message : « Salut c’est Mylan. Je suis bien arrivé à Moscou, j’espère que tu vas passer un bon Noël ! Sinon, comme je rentre pour le 31 décembre, on pourrait passer le réveillon ensemble ! ça fait longtemps qu’on s’est pas vu, tu me manques. ».
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Fragment #2 - Bleu Moscou
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