Fragment #117 – Seul pour lire au frais

5h16. Il fait chaud. Je me tourne dans le lit depuis que nous nous sommes couchés. Je ne sais pas combien de temps cela ça fait exactement. En plus ce n'est pas un lit mais un canapé. J'y ai souvent dormi. J'y avais de la place, parce que c'est seul que je m'étendais de tout mon long. Dormir avec Melissa est le plus souvent agréable. Très agréable. Voire encore plus. Mais là je suis tout moite, je suffoque par cette chaleur et elle s'est collée contre moi. En plus elle me souffle de l'air chaud dans le cou. Par la fenêtre entrouverte on avait espéré faire une peu de courant d'air et rafraîchir la pièce. Elle me permet juste de m'apercevoir que la rue en bas à fini par se taire. Je colle au draps, c'est insupportable. Les moustiques ont commencé leur ballet de Bzzz à répétition. Ça commence à m'énerver lourdement.
Comment arrive-t-elle à dormir par cette chaleur ?
Je retourne l'oreiller pour la énième fois à la recherche du côté frais.
Et eux dans la chambre de Lilian, dorment-t-ils ? Sûrement, je n'entends pas un bruit. Ils ont bien de la chance.
Je sens que j'aimerais bien dormir, mais j'ai trop chaud pour pouvoir fermer les yeux. Je contemple le plafond. Il est sombre et ça me gonfle rapidement surtout que ça ne m'empêche pas d'avoir chaud. Je finis par me lever. Il est près de sept heure et je n'ai pas besoin de lumière pour me déplacer, le soleil qui perce à travers les volets suffit pour que je voie. Je me sers un verre d'eau. Et me poste devant la bibliothèque. Assis par terre je suis bien ; le sol frais me rafraîchit, je vide la fin de mon verre dans le pot du yucca défraîchi. Je tends le bras en direction d'un livre que j'avais déjà commencé. L'écume des jours de Boris VIAN. Ma moiteur s'est quelques peu dissipée mais il continue de faire lourd et chaud dans l'appartement. Je prends le bouquin, le feuillette et trouve le marque page que j'avais laissé. Mes yeux forcent pour déchiffrer les mots dans le jour naissant. Je me lève en direction des toilettes, il y fait frais. Je ferme l'abattant de la cuvette et m'assieds dessus. Je commence ma lecture. Recommence plutôt.