Fragment #134 – Le loyer de l'amour

15h48. Biip... Biip... Bi« Oui allô !?!
- Laura c'est Alex, tu vas bien ?
- Oui plutôt. Et toi ?
- Ecoute ça va, même si Melissa est partie hier avec ses parents pour trois semaines en Italie et que je me sens un peu seul. Mais je devrais m'en sortir. J'entends du bruit, je te dérange pas j'espère ?
- Non non t'inquiète, on se promène au bois de Boulogne avec Simon. On profite du beau temps, et puis ça va mieux entre nous depuis quelques jours alors cette balade se fait en amoureux.
- J'imagine. Si je t'appelais en fait c'est que Lilian s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de Julian, donc je voulais savoir si toi tu l'avais vu récemment.
- Non, ça fait plusieurs semaines que je ne l'ai pas vu. Attends je demande à Simon.

- Non, il dit qu'il ne l'a pas vu depuis que sa fille est venue à Paris, il n'a pas de nouvelle et n'arrive pas à le joindre non plus. Si tu veux on passera chez lui en rentrant pour qu'il vous donne de ses nouvelles. Mais ne vous inquiétez pas, si ça se trouve il est en vacance dans un endroit où le portable ne capte pas. Quoique ça m'étonnerait de lui mais bon.
- Oui on ne sait jamais. Bon ben j'attends que tu me rappelle alors. Et sinon, tu sais quand tu auras les résultats de ton école de cinéma.
- Oui, j'ai reçu samedi dans ma boîte aux lettres une grande enveloppe avec les résultats des concours d'entrée et je suis admise à la FEMIS. Je suis trop contente. C'est aussi pour ça qu'on se promène, il faut que j'évacue l'excitation. Et puis ça me fait sortir un peu aussi, parce que depuis lundi dernier je travaille au musée du Louvre. Je surveille dans la première salle sur l'Égypte ancienne. C'est intéressant, mais fatigant de rester debout toute la journée. Et j'espère que je pourrai changer de salle parce que je la connais par cœur et que j'aimerais vraiment connaître autant de détails sur les autres salles. Mais bon ça va m'aider à payer mes études, parce que Papa n'est plus là et que la vie parisienne coûte chère.
- Parce que Papa t'envoyait quelque chose régulièrement ? Je croyais que tu étais indépendante.
- Oui j'ai pris mon indépendance avec mon envol et ma liberté. Mais quand je me suis installée à Paris à la rentrée dernière, quand je suis venue ici pour reprendre mes études Papa a décidé de me soutenir et pour que je n'aie pas à travailler à côté, il m'envoyait huit cents euros par mois. Au début c'était juste mais j'ai rencontré Simon et on a partagé le loyer dès le début, donc ça suffisait largement.
- Tu veux que je demande à Maman de t'envoyer quelque chose ?
- Non on se débrouillera autrement, et puis vous ne devez pas avoir de trop d'un salaire pour entretenir la maison et vivre tous les deux.

- Oui tu as raison. Bon on se tient au courant à propos de Julian. Promenez-vous bien.
- Oui t'inquiète. Je t'embrasse. À Bientôt.
- Bisous. »