Fragment #7 - Chemin de fer...

Je somnole. Mes yeux s'ouvrent et se ferment sans cesse. La fatigue gagne tu terrain. Le refrain de "Everything" m'apaise. Tout comme les légers tremblements du train sur les rails. J'ai pris le TGV ce matin à 7H28 à la Gare de Bordeaux Saint-Jean. Je vais passer le week-end chez Matthias. Du moins dans l'appartement de ses parents. Lui, il habite à Bordeaux, tout seul, dans les Allées Tourny. Quartier chic pour un mec choc !
Ses parents sont en croisière sur le Nil. Ils ont les moyens. Et Matthias en profite pour faire la fête. Et il m'invite. Surement en réponse après l'avoir invité pour le séjour à Disneyland. Il s'est bien amusé.
Je suis seul, personne à côté de moi. Matthias est parti la veille et il m'attendra à la gare Montparnasse. Ca me fait du bien de partir de la maison. Depuis la mort de ma mère, mon père ne dit plus un mot. Il ne fait rien de ses journées, il ne travaille pas et reste enfermé entre sa chambre et la cave. L'ambiance est morose et Hélène semble prendre de la distance elle aussi. Elle n'est jamais à la maison et dort souvent chez Léo. Quand à ma grand-mère, pour une richissime retraitée, elle a une vie super active.
Il est 09H50. Il reste un peu plus de trois quart d'heure avant l'arrivée du train. J'ai un peu faim. Je me lève et me dirige vers le wagon 14. Je suis dans le wagon 11. Je passe entre les rangées plus ou moins bien, manquant de perdre l'équilibre ou évitant un gosse de 6 ans en train de tirer les cheveux de sa soeur de 4 ans au milieu de l'allée. Y'en a qui dorment. D'autres regardent des films sur leur ordinateur portable. Certains se bécottent. Des vieux, des couples, des jeunes, des parents, des hommes d'affaire, des étudiants, des Noirs, des Asiatiques...Que de diversité dans les trains. J'arrive au wagon-bar et je me commande une bouteille de Coca à 3 euros et un sandwich Parisien à 5 euros 30. C'est horriblement cher ! Je retourne à ma place et j'attends patiemment l'arrivée, écouteurs sur les oreilles.
10H35. Le train ralentit et s'arrête. C'est la cohue, les gamins hurlent qu'ils ont envie de pisser, les vieux prennent leur temps et avancent comme les zombies de chez Romero.
Je descends avec mon sac de voyage sur l'épaule et j'aperçois Matthias sur le quai, cheveux bruns flottant, sourire aux lèvres et petites fossettes bien dessinées. Il portait un manteau de cuir noir avec une écharpe.
" Gaultier ! Alors tu t'es pas trop fait chier pendant le voyage ?
- Salut ! Non, je suis plutôt fatigué. J'ai écouté de la musique.
- Ok. Tu vas te reposer chez moi avant d'aller manger. Ce soir, c'est fiesta !
- Hum, chouette. On est nombreux ?
- Une trentaine. Allez, suis-moi le métro c'est par ici."
Matthias me prend mon sac et je le suis vers la ligne numéro 4 du métro parisien. Je ne me doutais pas que la soirée serait aussi mémorable que ça.....