Fragment #33 - Où est Charlie ?

« Allô ?
- Bonjour, je suis bien chez Louis Malvo ?
- Oui, c'est bien moi.
- Bonjour, Monsieur, je m'appelle Paul Collomb, je suis le frère de Charlie.... Vous vous êtes rencontrés à Dakar, il y a quelques semaines...
- Oui, qu'est-ce qui se passe ?
- Hem, en fait, je vous appelle de la part de Steve, son ami. Charlie a disparu depuis neuf jours.
- Ah... ah bon ?
- Oui, hum... Il semblerait qu'elle ait été enlevée. »
(...)
« Mon père a reçu des demandes de rançon, mais il y en a plusieurs, donc on ne sait pas trop quoi penser.
- … C'est... c'est une plaisanterie ?...
- Monsieur, vous ne me connaissez pas, mais je peux vous garantir que ce n'est pas le genre de plaisanteries que je fais d'habitude. »
(murmures en anglais)
« Steve dit qu'il veut bien essayer de vous parler, si vous voulez.
- B-bien... »
(...)
« Monsieur Louis ?
- Yes, it is me, Steve.
- Er... je... je suis désolé de vous appeler... Mais nous savons pas quoi faire...
- I don't know where is Charlie Collomb, Steve.
- Je sais, Monsieur Louis, mais er... peut-être votre père ?
- Il a disparu, je ne sais pas où il est... »
(« Oh my God! Paul, take it, I can't... »)
« Je suis désolé... Vraiment désolé...
- Monsieur ? C'est Paul de nouveau. Je suis désolé, Steve est un peu à cran.
- Je... Je comprends.
- Peu avant la disparition de Charlie, elle a dû faire face à une enquête de la part de la police sénégalaise. L'homme qui avait accusé votre père, Mr Mancabou, a été tué et dans son coffre, la police a découvert un dossier sur Charlie. Un dossier rempli de données confidentielles. Voilà pourquoi on aurait voulu parler à votre père. Peut-être aurait-il pu nous aider...
- Je... je sais pas quoi vous dire... J'ai du mal à y croire... »
(...)
« Mon père disparaît fréquemment sans laisser de trace, et quand ça arrive, c'est impossible d'espérer le retrouver. Il peut être n'importe où dans le monde.
- Je vois. »
(murmures en anglais)
« Est-ce que je peux faire quelque chose ?...
- Monsieur Malvo ? Je suis le père de Charlie, Jules Collomb.
- B-bonjour monsieur Collomb, je suis sincèrement navré pour votre fille...
- Je sais, M. Malvo, je vous remercie. Votre père vous a-t-il dit quoi que ce soit sur ce M. Abou ?
- Il... il m'a dit que c'était un type assez riche, un collectionneur. Comme mon père, en gros, à la différence que mon père vit sans argent.
(…)
« Je vous remercie monsieur. Je pense malheureusement qu'il ne nous reste qu'à attendre...
- Encore une fois, je suis navré, je sais pas ce que je peux faire pour vous aider...
- Monsieur, je crains que personne ne puisse nous aider... Je vous remercie cependant. Je vais vous laisser mes coordonnées, au cas où votre père reviendrait, ou si vous avez quoique ce soit que vous voulez nous communiquer.
- Je note, monsieur Collomb. »
(numéro de portable, fixe en France, adresse e-mail)
« Merci monsieur. Votre fille m'a apporté son aide à Dakar, je lui en serai toujours reconnaissant... Il faut absolument la retrouver.
- Oui... Peut-être n'aurait-elle pas dû être la seule à vous aider...
- Comment ça ?
- Je... Je m'en veux de ne pas m'être déplacé comme elle me l'avait demandé à Dakar.
- Vous pouviez pas savoir. Allons mon vieux, c'est une fille robuste, je suis sûr qu'elle s'en sortira, croyez moi. »
Nous raccrochons. Je suis perdu, vite, il faut que je m'assoie. Un tabouret, vite, un tabouret... Mathieu me demande ce qui va pas. Impossible de lui répondre, comme ça, directement.
Mes yeux vont se poser sur le masque africain, suspendu au-dessus du comptoir.