Etoiles d'Encre
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 Fragment #8 - Un brin de soleil

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Altaïr

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MessageSujet: Fragment #8 - Un brin de soleil   Fragment #8 - Un brin de soleil Empty08.04.08 19:29

Lundi 27 février 2006
à Dijon

Nalvenn me guide à travers le labyrinthe, Ariane lumineuse. Derrière nous, le dieu à tête de chacal renâcle furieusement. Son œil fin et rouge se dessine dans les ombres. Les murs se déplacent à chaque instant, altérant la logique spatiale des lieux. J’ignore si le labyrinthe agit ainsi pour mieux me piéger, ou bien pour me permettre d’échapper à Anubis, mais Nalvenn ne semble pas se poser de question. Une torche embrasée à la main projetant des gerbes blanches pour dissiper les ténèbres, elle court sans jamais s’arrêter, vêtue d’une fine robe de soie blanche qui virevolte derrière elle. Et j’entends les lourds pas d’Anubis qui se rapprochent inexorablement. Soudain, mon cœur se met à vrombir. Il éclot, tel une fleur, et en jaillit un scarabée chatoyant toutes ailes déployées. D’autres viennent le rejoindre et tournoyer autour de Nalvenn. Que font-ils ? Que lui veulent-ils ?! Je tente de les écarter avec mes mains, mais les insectes, de plus en plus nombreux, la recouvrent presque entièrement. Elle laisse tomber la torche ; le bois ne produit aucun son au contact du sol. Mille scarabées dissimulent ma luciole, puis s’envolent dans un feu d’artifice émeraude. Nalvenn a disparu. Derrière moi, je sens le souffle chaud d’Anubis. En hâte, je récupère la torche pour le tenir à distance. La flamme blanche se met à grandir, dévorant tout dans mon champ de vision.
Un rai de lumière blanche traverse les stores vénitiens pour frapper mes paupières closes. Un silence apaisant pèse dans mon temple du sommeil. Je me lève doucement pour aller ouvrir la fenêtre. Au dehors le temps est calme et le ciel d’un bleu resplendissant. Une belle journée s’annonce. Le café, bien que trop fort, a bien meilleur goût que d’ordinaire, et j’ai presque la sensation de sourire en me rendant à l’arrêt de bus. On ne devrait pas oublier que quelques rayons de soleil peuvent parfois tout changer. Le campus pépie comme une immense volière. Les étudiants, loin d’ignorer les bienfaits de l’astre lion, se laissent caresser par sa vaste crinière lumineuse. J’erre de visage en visage en songeant que derrière chacune de ces faces se cache un passé, un présent, un avenir, une existence toute entière. Ce spectacle de marionnettes me fascine. Et dire que nous sommes plus de six milliards… Je m’assieds dans l’amphithéâtre, sort quelques feuilles de mon sac et un stylo que je secoue un peu. Le cours de lettres modernes commence et le temps, pour une fois, semble ralentir. Je pose ma joue contre la paume de ma main retournée, le coude affalé contre la table, tandis que mon autre main prend en note des bribes de cours incohérentes. La marque de mes doigts commence à s’imprimer contre ma peau, et je sens que mes paupières se font lourdes. Des images m’assaillent et m’enveloppent. Peu à peu, le rêve m’engloutit.
Pas de cours cet après-midi. Je me dirige vers la bibliothèque universitaire puis change d’avis, préférant rentrer en flânant jusqu’à mon appartement. En passant devant le petit palais de la gourmandise – ma boulangerie favorite – je me laisse tenter par un sablé au chocolat que je savoure en chemin. Ici aussi, dans l’artère principale de la ville, mille visages se succèdent les uns aux autres. J’arrive enfin devant mon immeuble, termine mon sablé, et entre. Je découvre une enveloppe non timbrée dans ma boîte aux lettres et l’ouvre en montant les escaliers. L’écriture brouillonne est facilement reconnaissable, et je fronce les sourcils. Non, ce n'est pas possible.

Julian, je suis de passage à Dijon, j’espère pouvoir te parler car il me semble que j’éprouve de nouveau quelque chose. Je ne suis pas sûre mais je crois que je retombe amoureuse. Quoi qu’il en soit, il faut que l’on se voie au plus vite. Je passerai sans doute dans la soirée.

Le mot n'est pas signé, mais c'est inutile et elle le sait fort bien. Mon cœur s’emballe aussitôt. Galop incontrôlable, frénésie du sang. Lorsque Laura entre sans frapper dans mon appartement, aux alentours de vingt deux heures, nos corps semblent irrésistiblement attirés l’un à l’autre. Nos mains se cherchent, nos cœurs s’embrasent, et je l’embrasse.
« Je t’aime encore, me dit-elle dans un souffle précipité. »
Désormais ma raison n'a plus aucune emprise sur mon corps, et je sens bien ce qui se trame sur ma figure. Un sourire s'y étale, je le sens, un sourire plein de vrai. Et Laura est là, contre moi, et même si j'ai du mal à réaliser, je comprends mieux pourquoi il faisait soleil ce matin.
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Fragment #8 - Un brin de soleil
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