Fragment #52 - Le capitaine est de retour

Je rentre au Dionysos, pour la première fois depuis quinze jours, la tête pleine de souvenirs. Ici, tout est bien rangé et à sa place, et dans le livre de comptes, tout a l'air en ordre également. Mon équipe de moussaillons a fait du bon boulot, et je vais pouvoir reprendre tranquillement la tête du navire. En arrivant, Grégoire a l'air content de me voir. Il me demande comment se sont passées mes petites vacances en Angleterre. Je lui fais un topo sur la différence entre Angleterre, Royaume Uni et Écosse, en lui expliquant que s'il avait eu affaire à un écossais, il aurait eu de gros ennuis. Les écossais, ils rigolent pas avec ça, Charlie me l'a bien expliqué.
Les habitués du Dionysos sont curieux. Ils viennent tous me demander où j'étais, comme quand je suis revenu de Dakar en automne. Ils veulent savoir comment c'était, alors je raconte des petites anecdotes, des petits trucs. Les rues, les gens, le ciel, les langues. Pas l'important, non. Ça, je le garde pour Adèle. J'ai prévu de rendre visite à ma soeur dès demain pour lui raconter mon voyage et ce que j'ai découvert là-bas, toute cette petite famille qui nous tend les bras, et surtout ce demi-frère inconnu, Jules, dont nous avons tant à apprendre.
Quand Léonie arrive à son tour, elle me demande comment je vais, et je lui réponds :
« Ca va fort bien, Léonie. Dis voir, tu as gardé tes bouquins pour apprendre l'anglais ?
- Yes, I did, elle répond.
- Est-ce que tu pourrais m'apporter ça demain ?
- Bien sûr Louis, tu vas voir, c'est très facile. »
Facile ou pas, j'apprendrai. Hors de question que je retourne à Glasgow un jour sans savoir m'exprimer correctement en anglais.