Fragment #14 - Ceci est un défouloir...

Je rentre à peine d’un petit week-end à Paris. Entre le boulot, l’inscription en fac et mes petites escapades à prévoir, j’ai l’impression de ne plus toucher terre.

Heureusement, les vacances arrivent : encore une semaine ! Enfin, quatre jours maintenant. Hmmm que c’est bon de se dire que dans quatre petits jours je pourrai enfin profiter de quelques grasses mat’, de mes copines d’amour et de ma petite famille.
Ludo comme à son habitude vient de casser tout espoir pour moi de pouvoir le voir un peu. Je pense qu’il avait dû prévoir le coup, c’est impossible autrement.
« Allô chéri, j’ai une super nouvelle à t’annoncer !
- Ah ? Et bah moi aussi ! Allez, je commence ! La semaine prochaine, on n’a pas de boulot avec les collègues, du coup on s’est organisé toute une semaine de stage parapente dans les Pyrénées. C’est super non ?
- …
- Tu dis rien ?
- J’ai plus de batterie je crois… J’te rappelle. »
Comme ça, ça pourrait paraître comique. Comme dans ces vieilles pièces de théâtre remplies de quiproquos, de gens qui se cherchent sans se connaître, se loupent, se retrouvent, se re-perdent à n’en plus finir…
Mais dans la réalité c’est un peu moins drôle, quand on se rend compte, en regardant loin derrière, que depuis plus d’un an, on donne tout son temps, son énergie, sa force et ses espoirs à une seule et même personne, et que cette personne ne le remarque pas.
Bien sûr que c’est normal d’avoir le petit déjeuner au lit, bien sûr que c’est normal que je lui offre des cadeaux à chaque fois que je viens le voir, bien sûr que c’est normal que ce soit toujours moi qui bouge à Paris et qu’il ne soit venu qu’une seule fois en un an, pour Noël…
Et je trouve encore le moyen de me plaindre parce qu’il part pendant la seule semaine de vacances que j’ai réussi à me décoincer de tout l’été ? Je crois sérieusement que je devrais filer m’auto flageller, tiens…
Bah d’ailleurs j’y vais…