Fragment #55 - Mon Etoile s'appellera Kokhavah

« Je te l’avais dit ma chérie, dans la famille on est bons à pondre que des petites nenettes ! »
Maman sort du cabinet de la gynéco devant moi. Elle est excitée comme une puce, on dirait que c’est à elle qu’on vient d’apprendre qu’elle aurait bientôt une petite fille. Car oui, j’attends bien une fille !
La gynéco est formelle, même si ma petite puce a tout fait pour nous empêcher de la voir ! Après nous avoir tourné le dos pendant un bon moment, elle a décidé de croiser les jambes de façon à ce qu’on ne puisse rien voir de ce qu’elle avait entre les cuisses ! Après avoir cru à un petit garçon, la gynéco s’est décidée pour une fille, puis s’est rétractée.
« Fille ou garçon, votre petit sera un vrai chieur, ça au moins, on en est sûr ! »
Mais puisque les forces de la nature sont impénétrables, ma petite puce a été prise d’un vilain hoquet qui nous a permis de la découvrir.
Et puis j’ai pu entendre son cœur, la plus douce et la plus mélodieuse des musiques jamais entendues auparavant. Un rythme plus émouvant que tous les sons de l’album d’Emilie Simon, des frissons encore plus que pour l’album de Radiohead… Ma petite puce vit en moi, son petit cœur bat. Il bat comme le mien, à l’unisson.
« Il va falloir lui trouver un prénom hein Lola ! Je sais pas moi, Claudine comme ta grand-mère, ou alors Ursule, c’est très à la mode il parait…
- Heu, pas Ursule Maman…
- Mais pourquoi, c’est très joli !
- Oui, bien sûr, mais heu… je voudrais pas que ma fille aie le même prénom que toutes les petites de sa classe après tu comprends. Je pensais à quelque chose de plus original !
- Ah… oui, comme tu veux. Tu as une idée alors ?
- Oui, en fait comme tu m’avais dit que j’avais de grandes chances d’avoir une fille, j’ai pas mal cherché de prénoms… Tu te souviens comment tu m’appelais quand j’étais petite ?
- Heu oui, mon Etoile…
- Oui, et je sais que ma fille sera mon étoile à moi aussi…
- Tu vas pas l’appeler Etoile quand même ?!
- Presque… Papi me l’a traduit en Hébreu…
- Et ?
- Ma fille s’appellera Kokhavah… »