Fragment #274 - Danse avec l'ivresse

Ca pulse. Ca monte. Musique injectée en surdose. Je me cabre et me courbe et me cambre. Mon corps anesthésié se ploie et je souris à bouche déployée. L'alcool et la drogue ont investi mes veines, et mon sang se hérisse d'un frisson de plaisir. Je vois le monde se mouvoir par saccades brusques et régulières. Qui êtes vous ? Je regarde les gens et je ne comprends pas. Où est-ce qu'on va ?
« Danser en enfer. »
Ok, ça me va. Je suis Laetitia et ses amis jusque dans la boîte. Je me dirige vers le dance floor et arrache ma chemise. Ainsi contemplez la beauté de mon corps dénudé et viril, nimbé de transpiration. Je secoue la tête et des embruns de sueur sont projetés alentour. La folie de la fête m'envahit et je me sens bien, sous contrôle. Je suis libre, je ne suis plus rien. Plus rien qu'un Corps sans Coeur et sans Âme. Tu reprendras bien un peu à boire ? Hihi, volontiers. Hihi, ce que vous avez l'air bête, tous ! Je regarde les gens et je voudrais les manger, je m'approche de cet homme et me plaque contre son torse ruisselant, mes fesses frottent son entrejambe. Je suis un vrai salaud, et j'adore ça, car personne ne me regarde ni ne me juge. Le démon qui m'habite. Approche, jolie fille. Toi devant, lui derrière. Laisse moi lécher tes seins et me couler en toi. Décadence suprême. Toute ces saloperies que nous avons ingurgités remplacent ma pensée et s'ordonnent dans mon cerveau pour guider chacun de mes mouvements. Alors c'est un vrai foutoir, forcément, mes bras qui partent tous seuls de leur côté, et mes jambes qui ont du mal à me tenir en équilibre. Mais je m'amuse. Je suis heureux et infiniment innocent, le garçon facétieux au sourire de lait. Rien ne saurait entraver cette douce léthargie.
On est où là ? A Milan ? Je pourrais être n'importe où, ça ne changerait rien. Je me fous de tout. Même de Laetitia qui danse dans les bras de ce type.
Les bras de ce type. Les bras de ce type.