Altaïr
| Sujet: Fragment #290 - Un jour tranquille 13.04.08 21:30 | |
| Mardi 11 septembre 2007 à Dijon Comme c'est agréable, de retrouver le Dionysos sans Lullaby ! Ce n'est pas que je ne l'aime pas, cette fille, mais sa présence m'empêche de me sentir bien. A présent, il me semble que tout va pour le mieux et que rien ne saurait entacher mon sentiment de plénitude. Je suis allé parler au garçon, enfin, celui aux yeux tristes et aux cheveux bouclés. Il s'appelle Benoît, il est plutôt gentil. Nous n'avons pas parlé de lui, mais j'ai bon espoir que, peu à peu, il finisse par me livrer ses problèmes. Ainsi je pourrai tenter de résoudre ce qui ne va pas dans sa vie. Il faut juste être un peu patient. Car oui, j'ai accepté l'idée que, étant un dieu, il me faille m'insérer dans l'existence des autres pour les aider à vivre mieux. Pourquoi cette empathie, si ce n'est pour prêter assistance à mon prochain ? Et cette perspective, cette sensation d'être une sorte d'ange gardien, a quelque chose d'à la fois exaltant et euphorisant. Ses cheveux me rappellent Joàn. Plus les jours passent, et plus je pense à lui, à Madrid, à ce souvenir forgé en or pur. Benoît et moi avons discuté de tout et de rien, du 11 septembre, du terrorisme, des intégristes islamistes, des Etats-Unis, de la guerre. Je n'avais pas parlé comme ça avec quelqu'un depuis trop longtemps. Même en compagnie de quelqu'un d'aussi intelligent que Laetitia. Car Laetitia était trop préoccupée par son grand esprit pour s'en servir réellement. Je me demande quand elle rentrera. J’avais quatorze ans. Je venais d’entrer en seconde au lycée. Sylvain et moi rentrions de cours, insouciants. Il faisait beau. Nous nous sommes installés sur le canapé dans le salon. La maison n'avait pas encore revêtu cet air froid qu'elle connait maintenant. Maman est arrivée en trombe et elle a allumé la télévision. Le soir, je vais presque avec entrain à la plonge. Je n'arrête pas de sourire. Les choses simples me satisfont, je ne me pose pas de question. Non, vraiment, aucun danger ne pèse sur moi en cet instant. | |
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